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Théâtre: «Pif-Luisant» de Gabriel Sabourin: Le sens du beau

par Yanik Comeau (Comunik Média/ZoneCulture)

Après avoir écrit et joué une fantaisie biographique sur Stanislavski avec son père, joué dans une pièce sur Napoléon écrite par Stéphane Brulotte, écrit et joué une pièce inspirée de la vie de Feydeau et fait partie de la distribution du Cyrano monté par Denoncourt au TNM avec Juste pour rire, il était tout naturel pour Gabriel Sabourin de plonger dans la vie d’Edmond Rostand pour en faire la matière première de sa nouvelle pièce. Ce qui impressionne, c’est la formidable maîtrise de l’écriture, la grande beauté des mots que l’auteur-comédien met dans la bouche de ses personnages… et je ne parle évidemment pas de ceux écrits par Rostand. Ce serait trop facile !



Avec Pif-Luisant, Gabriel Sabourin nous plonge dans une nouvelle fantaisie biographique, celle d’Edmond Rostand, des événements qui auraient pu mener à l’écriture de son célèbre Cyrano de Bergerac, la pièce qui conduira à sa consécration, lui qui avait été accueilli tièdement avant ça avec son écriture poussiéreuse, ses alexandrins d’une autre période. Ainsi, Gabriel Sabourin imagine un Rostand qui revient au domicile familial dans la campagne française et qui s’acharne à ne pas accepter un 9 à 5 que voudrait lui imposer son père, exaspéré par son fils artiste qui s’en va dans le mur.



Dans la pièce de Sabourin, le Rostand «laid au grand nez» est amoureux de la fille des domestiques qu’il connaît depuis l’enfance, elle si belle et d’abord séduite par un beau jeune comédien charismatique mais qui a besoin des mots des autres pour briller. Joué par Olivier Morin (Edmond), Élodie Grenier (Marie-Anne) et Jean-François Pronovost (Christian) avec sensibilité, humour et efficacité autant grâce à l’excellence des mots de Rostand et de Sabourin que grâce leur redoutable talent, le trio/triangle amoureux est adorable, touchant, crédible.



Dans le rôle du paternel et paternaliste Eugène Rostand, le formidable Roger La Rue (Adieu monsieur Haffmann, Vania et Sonia et Macha et Spike et Rita au désert) démontre encore qu’il est un des plus grands comédiens de sa génération. De leur côté, Gabriel Sabourin et Marie-Hélène Thibault, qui se retrouvent sur scène après le Mauvais goût de Stéphane Crête, sont délicieux dans les rôles des parents de Marie-Anne, le couple de domestiques aux prises avec leurs propres enjeux de jalousie, justifiée ou non.



Cette nouvelle création de Gabriel Sabourin, qui plonge le spectateur dans un classicisme qui n’est pas du tout ampoulé ou poussiéreux mais habile et rythmé, frappe donc dans le mil, offrant au public du Rideau Vert un autre très beau moment de théâtre.



Pif-Luisant de Gabriel Sabourin

Mise en scène: Stéphane Brulotte

Assistante à la mise en scène: Lou Arteau

Avec Élodie Grenier, Roger La Rue, Olivier Morin, Jean-François Pronovost, Gabriel Sabourin et Marie-Hélène Thibault

Scénographie: Loïc Lacroix Hoy

Éclairages: Renaud Pettigrew

Costumes: Pierre-Guy Lapointe

Musique: Ludovic Bonnier

Accessoires: Madeleine Saint-Jacques

Maquillages et coiffures: Amélie Bruneau-Longpré

Une production du Théâtre du Rideau Vert

Du 14 mars au 15 avril 2023 (1h25 sans entracte)

Théâtre du Rideau Vert, 4664, rue Saint-Denis, Montréal

Réservations: 514-844-1793

informations: https://www.rideauvert.qc.ca/piece/pif-luisant/

Photos: David Ospina

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