par Yanik Comeau (Comunik Média / ZoneCulture)
Bien qu’il soit à peu près impossible pour un seul homme (ou une seule femme!) de voir tout ce qui se fait en théâtre au Québec dans une année (même dans une seule ville comme Montréal ou Québec) et bien que je sois conscient que j’ai manqué certains spectacles incontournables pour lesquels je me suis mordu les pouces (oui, je pense particulièrement ici au triomphe d’Emmanuel Schwartz dans Le Tigre bleu de l’Euphrate au Quat’Sous et au CNA pour lequel je suis arrivé dix minutes en retard le soir de la première – mea culpa – mais il y en a d’autres, pour d’autres raisons, notamment des limites d’agenda et l’impossibilité de se cloner!), j’ai néanmoins choisi vingt productions parmi la centaine que j’ai vue en 2018 (quelques-unes en anglais parce que oui, j’ai également tenté de couvrir la scène théâtrale anglophone) et qui, dans certains cas, seront reprises en 2019 alors vous pourrez vous rattraper aussi.
Il n’y a pas d’ordre, j’ai tenté de refléter la diversité dans tout ce que j’ai vu au courant de l’année de calendrier 2018, mais j’ai surtout laissé parler mon cœur. Voici donc les 20 pièces – bien que ce ne soit pas les seules – qui m’ont particulièrement touché, impressionné, apaisé, brassé, rejoint comme seuls les arts de la scène à leur meilleur peuvent le faire.
La Déesse des mouches à feu de Geneviève Pettersen – Théâtre PàP – Théâtre de Quat’Sous
Rassemblant 11 adolescentes – certaines possédant des expériences professionnelles d’autres pas, mais toutes méritant pleinement sa place – sur les planches d’un de nos théâtres institutionnels les plus vénérables pour faire vivre l’adaptation théâtrale du roman coup de poing de Geneviève Pettersen, la jeune metteure en scène Alix Dufresne et le codirecteur du PàP ont relevé un défi qui aurait pu s’avérer casse-cou. Pourtant, le pari est gagné et La Déesse des mouches à feu a été un des spectacles les plus courus du printemps. Adolescents, adultes, aînés y ont tous pris plaisir dans salle après salle de spectateurs multi-génération. Mon adolescente a été tout aussi ravie que moi. Vivement d’autres expériences aussi pertinentes et révélatrices. Notre critique ici: https://www.facebook.com/notes/zoneculture/th%C3%A9%C3%A2tre-la-d%C3%A9esse-des-mouches-%C3%A0-feu-de-genevi%C3%A8ve-pettersen-d%C3%A9doublements-infinis/1716886138378589/
Neuf [titre provisoire] de Mani Soleymanlou – Salle principale – Centre du Théâtre d’aujourd’hui
La dernière création de Mani Soleymanlou traite de vieillissement, de retraite (ou d’absence de), de bilan de fin de vie et, par la bande, d’art et de carrière artistique. Parce que pour ce projet, l’auteur-metteur en scène-comédien a réuni autour de lui une belle brochette de comédiens game de 60 ans et plus qui ont participé au texte en jouant une partie semi-fictive de leur vie, de leur propre personne. Marc Messier, Mireille Métellus, Henri Chassé, Pierre Lebeau et Monique Spaziani se réunissent autour du cercueil d’un collègue comédien qu’ils ont aimé ou détesté à des degrés différents. S’en suit une série de monologues, d’anecdotes, de témoignages tirés de leur enfance, de leur carrière, de leur vie, de l’histoire du Québec. J’ai adoré.Notre critique ici: https://www.facebook.com/notes/zoneculture/th%C3%A9%C3%A2tre-neuf-titre-provisoire-de-mani-soleymanlou-et-le-paradis-%C3%A0-la-fin-de-vos-/1971537542913446/
Madame Catherine prépare sa classe de troisième à l’inévitable d’Elena Belyea – Salle intime – Théâtre Prospero
Ce solo d’Alice Pascual, présenté en mars et avril, dans la petite salle du Prospero, a été un coup de cœur et un coup de poing à la fois. Une enseignante qui prépare ses élèves de troisième année à une attaque terroriste parce que maintenant obsédée par toutes les horreurs qu’elle voit dans les écoles américaines (et pas seulement américaines) et se sent l’âme d’une milicienne protectrice, défenderesse des siens contre les forces du mal? C’est ce que propose le texte de la jeune graduée du programme d’écriture de l’École Nationale de Théâtre Elena Belyea, traduit par Olivier Sylvestre. Les spectateurs deviennent les élèves et la comédienne, grâce à une mise en scène ingénieuse de Jon Lachlan Stewart, s’adresse directement à certains d’entre eux et les invite à répondre. Un tout petit spectacle qui donne des résultats énormes.Notre critique ici : https://www.facebook.com/notes/zoneculture/th%C3%A9%C3%A2tre-madame-catherine-pr%C3%A9pare-sa-classe-de-troisi%C3%A8me-%C3%A0-lirr%C3%A9m%C3%A9diable-de-elena/1737998719600664/
Fight On! Part 1 de Guy Sprung (en anglais) – Infinithéâtre – Espace Knox
Une de mes plus grandes – et plus belles – surprises de la saison 2017-2018 est l’exercice/lecture publique de la nouvelle création de Infinithéâtre, la première partie de la colossale fresque historique Fight On! créée par le directeur artistique et metteur en scène Guy Sprung. Racontant l’histoire d’un des fils de l’écrivain et poète Charles Dickens arrivé au Canada après avoir quitté la Grande Bretagne pour parcourir le pays d’un océan à l’autre (ou presque) et s’enrôler dans la «police montée», Fight On! est un véritable tour de force. Avec un budget visiblement restreint mais une imagination sans limite, l’équipe a combiné projections, théâtre d’ombre, théâtre d’objets, miniatures projetés en plus gros, effets sonores, musique et quoi d’autre encore pour faire revivre une époque bien lointaine et trop souvent oubliée. Le Part 2 est attendu pour le printemps 2019 et pariez que les quelques chanceux qui ont pu voir la première partie répondront à l’appel pour être témoin de ce work in progress des plus inusités. Fascinant.Notre critique ici: https://www.facebook.com/notes/zoneculture/th%C3%A9%C3%A2tre-anglophone-fight-on-part-1-de-guy-sprung-joyeuse-r%C3%A9%C3%A9criture-de-notre-his/1751328468267689/
La Meute de Catherine-Anne Toupin – Théâtre La Licorne Un des méga succès de l’hiver, La Meute connaîtra plusieurs nouvelles séries de supplémentaires en 2019. Cette pièce qui, comme Madame Catherine, traite d’un sujet troublant d’actualité – les trolls et la violence anonyme et gratuite sur Internet – frappe fort. La mise en scène de Marc Beaupré est brillante et le trio d’acteurs, Lise Roy, Guillaume Cyr (qui a aussi triomphé dans Des Souris et des hommes à l’automne chez Duceppe) et Catherine-Anne Toupin elle-même, est renversant de vérité. Le buzz a rapidement explosé autour de cette production et l’engouement n’est pas surfait. Les billets pour les nouvelles séries de supplémentaires s’envolent comme des pains chauds et je m’étonnerais si on n’en rajoutait pas d’autres.Notre critique ici: https://www.facebook.com/notes/zoneculture/th%C3%A9%C3%A2tre-la-meute-de-catherine-anne-toupin-coup-de-gueule-droit-au-c%C5%93ur-coup-de-c/1665736016826935/
Le Brasier de David Paquet (reprise) – Salle Jean-Claude-Germain – Centre du Théâtre d’aujourd’hui
L’étrange famille dysfonctionnelle pensée par David Paquet ne pouvait pas mourir après la première série de représentations de ce sublime OVNI théâtral qu’est Le Brasier à la salle Jean-Claude-Germain. Oh quel bonheur j’ai eu de partager une représentation avec mon adolescente de 14 ans (maintenant 15) qui, comme moi, a été fascinée par ces histoires troublantes et par les interprétations phénoménales de Paul Ahmarani, Dominique Quesnel et Kathleen Fortin. Le Brasier a aussi eu droit à une courte tournée des Maisons de la Culture à Montréal et en banlieue après sa reprise à Jean-Claude-Germain, mais poursuit sa tournée au printemps 2019, pour mon plus grand bonheur. En mars à l’Usine C à Montréal, l’Agora des arts de Rouyn-Noranda, Roberval et la Maison des arts de Laval. Si vous avez la chance, ne la ratez pas. Mais soyez avertis: Il faut aimer l’absurde et accepter de se laisser transporter dans un monde… différent.Notre critique ici: https://www.facebook.com/notes/zoneculture/th%C3%A9%C3%A2tre-le-brasier-de-david-paquet-100-fois-meilleur-que-les-biscuits-de-claudin/1669522103114993/
Les Chaises d’Eugène Ionesco – Théâtre du Nouveau Monde
Parlant d’absurde, je suis un fan fini d’Ionesco et j’anticipais avec tellement bonheur la nouvelle production dirigée par Frédéric Dubois de Les Chaises au TNM avec l’octogénaire Monique Miller et le septuagénaire Gilles Renaud. Wow! Une production mémorable à tous les points de vue. Miller et Renaud se sont même mérité les prix d’interprétation Gascon-Roux pour la saison 2017-2018. Un délice absolu qui a tellement bien conclu la saison du TNM. Je manque de mots… mais j’ai quand même écrit ma critique !Notre critique ici: https://www.facebook.com/notes/zoneculture/th%C3%A9%C3%A2tre-les-chaises-deug%C3%A8ne-ionesco-prenez-prenez-la-peine-la-peine-de-vous-asse/1786103671456835/
Le Bizarre Incident du chien pendant la nuit de Simon Stephens – Duceppe
Comme fin de saison – et comme fin de mandat à la direction artistique pour Michel Dumont – la Compagnie Jean Duceppe n’aurait pas pu faire mieux. L’histoire de Christopher (le sublime Sébastien René qui a remporté le prix de la relève et le Prix Jean-Duceppe pour Harold et Maude pour ensuite le rafler une deuxième année de suite pour Le Bizarre Incident), un garçon autiste qui nous invite dans sa tête par l’entremise d’un auteur (Simon Stephens) génial a remporté un énorme succès public et critique sur Broadway et a triomphé dans la mise en scène spectaculaire d’Hugo Bélanger. Quand les représentations se sont terminées, on se disait: «Vraiment? C’est tout? Ce petit joyau va disparaître comme ça?» Hé bien nos prières ont été entendues. Cette production hors du commun revivra tout au long de l’été 2019 sur la scène du Théâtre Gilles-Vigneault de Saint-Jérôme. Ne manquez pas votre chance! Notre critique ici: https://www.facebook.com/notes/zoneculture/th%C3%A9%C3%A2tre-le-bizarre-incident-du-chien-pendant-la-nuit-de-simon-stephens-dans-la-p/1757311334336069/
Le Vrai Monde ? de Michel Tremblay – Le Trident
Dans une mise en scène particulièrement réussie et astucieuse de Marie-Hélène Gendreau, la plus récente production du chef d’œuvre de Michel Tremblay, – celui qui suivait Albertine, en cinq temps, rappelons-le – réunissait tous les éléments nécessaires pour que le gâteau lève. Un très heureux mélange entre le vintage de l’époque (musique, costumes, décor) et des acteurs du meilleur calibre (notamment Nancy Bernier dans le rôle de Madeleine I, Ariel Charest en Mariette II et Jean-Denis Beaudoin dans le rôle de Claude). Un classique qui n’a pas pris une ride monté avec une vision claire.Notre critique ici: https://www.facebook.com/notes/zoneculture/th%C3%A9%C3%A2tre-le-vrai-monde-de-michel-tremblay-ce-qui-m%C3%A9rite-d%C3%AAtre-fait/1965137510220116/
Les Fées ont soif de Denise Boucher – Théâtre du Rideau Vert
40 ans après sa création et la plus grosse polémique depuis la création des Belles-Sœurs, la redoutable Denise Filiatrault ressortait Les Fées ont soif de Denise Boucher pour la confier à une des comédiennes qui avait été à l’origine de la commande originale faite à la poétesse, Sophie Clément. Cette production aura sans doute été un des plus grands succès de la très longue histoire du Rideau Vert. Avant même que la première représentation soit jouée, on annonçait déjà presque autant de supplémentaires que de représentations prévues originalement! Et ce n’est pas terminé! L’événement incontournable de la rentrée 2018-2019 sera repris en janvier à la salle Pierre-Mercure et partira en tournée à l’automne. Qui disait que le théâtre en arrachait?Notre critique ici : https://www.facebook.com/notes/zoneculture/th%C3%A9%C3%A2tre-les-f%C3%A9es-ont-soif-de-denise-boucher-40-ans-toutes-leurs-dents/1973451379388729/
L’Art de la chute de collectif d’auteurs – Nuages en pantalon, compagnie de création - La Licorne
Deux pièces racontant la crise financière des subprimes sont arrivées en même temps cette année sur nos scènes. La pièce américaine traduite Chapitres de la chute – Saga des Lehman Brothers présentée presque simultanément au Quat’Sous à Montréal et au Périscope à Québec, et la création collective L’Art de la chute, une merveilleuse fresque de deux heures quarante incluant un entracte qui m’a complètement charmé, pour ne pas dire ensorcelé. Cette histoire humaine, dynamique, brillamment tournée et rappelant l’inoubliable Lentement la beauté du Théâtre Niveau Parking de Québec a été mon plus grand coup de cœur de la rentrée automnale. Une distribution d’une versatilité époustouflante, une mise en scène ingénieuse et énergique, je ne peux pas vous dire à quel point j’ai adoré. En fait, voilà. Je viens de vous le dire. La pièce a ensuite été présentée en tournée à l’automne et sera à Saint-Léonard le 3 mars et Montmagny le 17 mars. Ça vaut le détour! Notre critique ici: https://www.facebook.com/notes/zoneculture/th%C3%A9%C3%A2tre-lart-de-la-chute-%C3%A0-la-licorne-un-incontournable-coup-de-c%C5%93ur-de-la-rentr/1951386284928572/
Manifeste de la Jeune-Fille d’Olivier Choinière (reprise) – L’ACTIVITÉ/Espace Go/Théâtre Outremont/Le Périscope/tournée
Toujours une bonne nouvelle quand une pièce est reprise. Ça veut dire qu’elle ira à la rencontre d’un public qui l’a manquée la première fois. Après l’accueil reçu à l’Espace Go à sa création, la pièce d’Olivier Choinière, qui en signe également la mise en scène, a eu droit à une nouvelle mouture présentée à Montréal, Québec et en tournée. Ce texte pétillant, amusant, coloré (tout comme Jean dit… présenté au printemps au Théâtre d’aujourd’hui) m’a complètement réconcilié avec l’écriture de Choinière, un auteur qui m’avait toujours échappé. Isabelle Vincent, Muriel Dutil, Raymond Cloutier, Stéphane Crête, Sébastien René, Joanie Martel et Catherine Paquin-Béchard tous ensemble sur scène ? Un vrai cadeau !Notre critique ici: https://www.facebook.com/notes/zoneculture/th%C3%A9%C3%A2tre-manifeste-de-la-jeune-fille-dolivier-choini%C3%A8re-master-class-master-blast/1989792814421252/
“Master Harold”… and the Boys de Athol Fugard (en anglais) – Segal Centre for the Performing Arts
Cette belle production du Shaw Festival a été invitée au Segal Centre par sa nouvelle directrice artistique, Lisa Rubin. Le classique de Fugard n’a tristement pas vieilli. On aimerait que son propos, que le racisme, que la domination des Blancs sur les Noirs soit une chose du passé, mais… force est d’admettre que… pas partout. Dans cette mouture dirigée par Philip Akin, on retrouvait les excellents James Daly, Allan Louis et André Sills. Vivement d’autres productions de grande qualité qui voyagent et trouvent des publics dans d’autres villes. Notre critique ici: https://www.facebook.com/notes/zoneculture/th%C3%A9%C3%A2tre-anglophone-master-harold-and-the-boys-toujours-pertinent-%C3%A0-en-faire-fris/1672346666165870/
Nyotaimori de Sarah Berthiaume – Salle principale – Théâtre d’aujourd’hui
Défendu par une distribution nickel (Macha Limonchik, Christine Beaulieu et Philippe Racine) et mis en scène par l’auteure avec Sébastien David, le nouveau texte de Sarah Berthiaume a confirmé la place de cette dernière dans la liste de mes nouveaux auteurs favoris après son sublime Antioche en 2017 à la Salle Fred-Barry. Nyotaimori traite avec habileté et poésie d’un thème actuel et peu connu de ceux qui ont un job stable, même si ceux-ci peuvent très bien comprendre le stress, l’anxiété, l’insécurité d’être travailleur autonome. Un vrai coup de cœur. Notre critique ici: https://www.facebook.com/notes/zoneculture/th%C3%A9%C3%A2tre-nyotaimori-de-sarah-berthiaume-quand-le-travail-prend-toute-la-place/1662151567185380/
Quelque chose comme une grande famille de François Archambault – Petit Théâtre du Nord
Le Petit Théâtre du Nord a toujours été un théâtre d’été qui ne faisait pas comme les autres. Oui, on offre des comédies, mais on offre du théâtre qui n’est pas que des calories vides. Cet été, pour célébrer ses vingt ans, les codirecteurs artistiques Luc Bourgeois et Sébastien Gauthier ont accepté le cadeau que leur a fait l’auteur François Archambault avec Quelque chose comme une grande famille, une comédie dramatique qui s’est avérée une brillante incursion dans le Québec de René Lévesque. Un texte intelligent, drôle, touchant à la fois, une excellente distribution et une salle sympathique. Quoi demander de mieux? Verra-t-on cette pièce reprise à Montréal un jour? Pourquoi pas? Notre critique ici: https://www.facebook.com/notes/zoneculture/th%C3%A9%C3%A2tre-quelque-chose-comme-une-grande-famille-de-fran%C3%A7ois-archambault-brillante/1857181784349023/
Nordicité de José Babin – Théâtre Incliné – OFF CINARS
Du beau, beau, beau théâtre tout en douceur et en finesse qui m’a rappelé les plus beaux spectacles du Théâtre des Deux Mondes (anciennement La Marmaille), notamment Terre promise / Terra promessa. Nordicité est un hommage au Nord, bien sûr, mais aussi à ceux qui l’habitent. Jumelant projections, marionnettes, narration, danse, théâtre d’ombre, musique, éclairage avec un raffinement qui fait du bien, la metteure en scène et comédienne José Babin a créé un petit bijou de spectacle, une expérience méditative et inoubliable. En espérant que ce sera repris très bientôt… et partout. Je l’ai vu en anglais, mais l’équipe offre des représentations dans l’une ou l’autre des langues officielles. Notre critique ici: https://www.facebook.com/notes/zoneculture/th%C3%A9%C3%A2tre-nordicit%C3%A9-de-jos%C3%A9-babin-chaleur-nordique/2041085759291957/
Bâtardes de Jade Barshee – MAI, Montréal, Arts Interculturels
Dans la catégorie des beaux, «petits» (lire intimistes) spectacles de 2018, on trouve aussi ce bijou de Jade Barshee et de sa sœur Chloé, deux jeunes femmes nées d’un père tibétain et d’une mère québécoise. Des artistes multidisciplinaires qui en ont gros à dire sur leur expérience de «métissées». Bâtardes est un brillant collage de tableaux qui raconte, entre autres, leur périple en Asie, sur les traces de leur père et de leur grand-mère. Espérons que ce spectacle sera repris, présenté partout, partagé… parce qu’il faut qu’il soit vu. Il fait du bien. Notre critique ici: https://www.facebook.com/notes/zoneculture/th%C3%A9%C3%A2tre-b%C3%A2tardes-de-jade-barshee-chlo%C3%A9-et-jade-au-tibet/1723907174343152/
Sapientia de Hrotsvitha de Gandersheim (en anglais) – Scapegoat Carnivale Theatre – MainLine Theatre
Le plus «petit» spectacle de cette liste est sans doute Sapientia, la pièce du Moyen-Âge adaptée en théâtre d’objets par Scapegoat Carnivale et présentée sur une table au centre de la scène de l’espace MiniMain du MainLine, boulevard Saint-Laurent. Intégrant des articles de cuisine, des tasses utilisées comme marionnettes, des mini-électroménagers, des fruits et autres objets bien trouvés, cette production a reçu plusieurs nominations aux META (les prix du théâtre montréalais anglophone). Ce qui aurait pu s’avérer d’une violence gratuite et dégoûtante s’est transformé en brillante interprétation qui rappelle les meilleurs spectacles du Théâtre de la Pire Espèce.Notre critique ici: https://www.facebook.com/notes/zoneculture/th%C3%A9%C3%A2tre-anglophone-sapientia-de-hrotsvitha-de-gandersheim-quand-th%C3%A9%C3%A2tre-dobjet-a/1922926661107868/
Je cherche une maison qui vous ressemble de Marie-Christine Lê-Huu – Salle Fred-Barry – Théâtre Denise-Pelletier
Toujours dans la catégorie des beaux spectacles qui font du bien mais dans un genre complètement différent, Je cherche une maison qui vous ressemble, un projet pensé par la magnifique Catherine Allard (qui y joue une Pauline Julien formidable), raconte avec finesse (oui, encore… j’aime ça, que voulez-vous ?), intelligence et sensibilité l’épique relation amoureuse entre la poétesse/chanteuse et Gérald Godin, politicien et poète. Chansons, projections, dialogues habiles, direction efficace de Benoît Vermeulen. Un très beau moment. La tournée reprend le 14 mars à Lévis, se promène au Nouveau-Brunswick et revient au Québec pour se terminer à Sorel le 12 avril. Notre critique ici: https://www.facebook.com/notes/zoneculture/th%C3%A9%C3%A2tre-je-cherche-une-maison-qui-vous-ressemble-de-marie-christine-l%C3%AA-huu-pauli/1955727791161088/
Centre d’achats d’Emmanuelle Jimenez – Salle principale – Théâtre d’aujourd’hui Dire que Sylvain Bélanger est en feu depuis qu’il dirige le Centre du Théâtre d’aujourd’hui serait un euphémisme. Presque tout ce qu’il propose – tant dans la petite salle Jean-Claude-Germain que dans la salle principale – se transforme en succès. Le Centre d’achats d’Emmanuelle Jimenez ne fait pas exception. Confié à un autre gars en feu ces temps-ci, Michel-Maxime Legault, le texte, qui m’a rappelé Michel Tremblay, a été défendu par une distribution toute féminine épatante : Marie-Ginette Guay, Danielle Proulx, Anne Casabonne, Johanne Haberlin, Marie Charlebois, Madeleine Péloquin et Tracy Marcelin. Pas un seul maillon faible ici, mes amis. Un des beaux moments de la rentrée de la présente saison. Notre critique ici: https://www.facebook.com/notes/zoneculture/th%C3%A9%C3%A2tre-centre-dachats-demmanuelle-jimenez-culte-de-la-consommation/2034616206605579/
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