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Théâtre: «Faire mal» de Phoebe Eclair-Powell: Isabeau s’y promène

Dernière mise à jour : 30 oct.

par Yanik Comeau (Comunik Média/ZoneCulture)


   Après avoir vu Isabeau Blanche au théâtre comme un poisson dans l’eau dans l’univers de Jean-Philippe Baril Guérard (Manuel de la vie sauvage et Vous êtes animal) et dans ceux complètement disjonctés d’Ariel Charest (Sur la trace) et d’Alexandre Pelletier (Saint-Jean-du-Lac), moi qui suis un fan fini du travail du Théâtre Bistouri et de ses 5 à 7 à La Licorne (mais pas que parce qu’ils font des petits, i.e. tournées !), j’étais tellement prêt à accueillir Isabeau Blanche sur la scène intime de la salle de répétition de La Licorne pour un solo qu’on pourrait croire écrit pour elle. Comme Les Étés souterrains de Steve Gagnon ont été écrits pour Guylaine Tremblay ? Oui. Exactement.



   Pourtant, cette pièce britannique écrite par la jeune Phoebe Eclair-Powell a été créée il y a trois ans et demi à Londres. C’est que la traduction (j’irais même jusqu’à dire adaptation) de Marc-André Thibault est tellement habile qu’on pense à Michel Tremblay écrivant avec la voix de Rita Lafontaine qui raisonne dans sa tête. Et à l’instar d’André Brassard, Rose-Anne Déry, jeune comédienne aimée et metteure en scène qui en est à sa troisième production avec Bistouri (après sa mise en scène de Fondant et son interprétation d'Éliane dans Les Prémonitions de Mikaël Morneau), aime clairement les acteurs et sait les diriger pour qu’ils brillent.



   Ce solo pourrait basculer dans le stand-up à la Yvon Deschamps (un personnage qui raconte tout en jouant les situations) mais Phoebe Eclair-Powell connaît sans doute plus Phoebe Waller-Bridge (Fleabag) dont elle est, après tout, de la même génération. Les deux Phoebe se rejoignent dans leur humour cinglant, dans leurs malaises jouissifs et les mimiques d’Isabeau Blanche épousent parfaitement cet univers. Et là où Deschamps jouait un personnage, Isabeau Blanche se promène entre au moins trois personnages: le principal/narratrice agente d'immeuble, la Alice jeune influenceuse à la voix haut perchée et à l'accent Millénial et le chum de cette dernière qui aurait fait un bon candidat à Occupation Double. Elle est bonne, bonne, bonne!


   Pour avoir assisté à quelques 5 à 7 au fil des années, c’est un vrai bonheur de voir que cette formule ne fait pas «recette». On nous propose des pièces courtes, certes, mais des univers différents. C’est un format qui requiert généralement une bonne dose de comédie (comme c’est le cas ici) mais il y a tant de styles de comédie et il faut se réjouir que Bistouri en explore plusieurs.


    Faire mal fait réfléchir, fait miroir, fait rire, fait plaisir, fait du bien.




Faire mal (Harm) de Phoebe Eclair-Powell Traduction: Marc-André Thibault Mise en scène: Rose-Anne Déry Avec Isabeau Blanche Conception décor: Maude Janvier Conception éclairages: Suzie Bilodeau Environnement sonore: Étienne Thibeault Directrice de production: Suzie Bilodeau Coordination des 5 à 7: François Morin Direction artistique: Marc-André Thibault Une production du Théâtre Bistouri en codiffusion avec La Manufacture Du 22 octobre au 15 novembre 2024 – du mardi au vendredi à 17h30 (60 minutes sans entracte) *** Supplémentaires : Les lundis 4 et 11 novembre à 17h30 Mardi 12 novembre 17h30 Mercredi 13 novembre 17h30 Vendredi 15 novembre 17h30 Théâtre La Licorne, 4559, avenue Papineau, Montréal Billetterie: 514-523-2246 – theatrelalicorne.com Photos: Maryse Boyce

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