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Théâtre: «Couper» de Duncan J. Graham: Envolée vers des vertiges violents

Dernière mise à jour : 22 mars 2023

par Yanik Comeau (Comunik Média/ZoneCulture)

Rarement explore-t-on le thriller psychologique, les codes de l’horreur au théâtre. La pièce CUT de l’Australien Duncan J. Graham, fan de l’univers cinématographique de David Lynch, a donc été reçu comme un étouffant vent de fraîcheur (oui, je sais, j’ai fait exprès) au prestigieux Festival d’Edimbourg en 2016. Pour accueillir ce solo chez nous, quoi de mieux que la (presque) claustrophobique (quand il faut) Salle intime du Théâtre Prospero qui a déjà si efficacement hébergé Madame Catherine prépare sa classe de troisième à l’irrémédiable d’Elena Belyea, Omi Mouna de Moshen El Garbi et La Cloche de verre de Sylvia Plath, entre autres.



Codirectrice des Compagnons baroques, la comédienne Véronique Pascal a traduit CUT et la compagnie a confié à Marc-André Thibault la mise en scène du spectacle, lui qui connaît cette salle comme le revers de sa main pour y avoir monté ses textes (Mazel Tov), ceux des autres (Tranchées, Stop the Tempo comme assistant metteur en scène) et pour y avoir joué (Rouge Speedo, L’Ouest solitaire). Avec la complicité du scénographe Thierry Vigneault qui a conçu une ingénieuse carlingue d’avion multifonctions, le metteur en scène a rendu la Salle intime encore plus intime et enveloppante.



Dirigée avec une précision d’orfèvre, Véronique Pascal livre un sans faille, interprétant les phrases courtes et ponctuées de Graham qu’elle a traduites avec une grande habileté malgré quelques petites maladresses. On se laisse porter par son jeu, son interprétation de cette agente de bord qui reconnait un homme avec qui elle a vécu quelque chose dans le passé (on ne saura jamais quoi) et qui la suit partout, la poussant jusque dans ses derniers retranchements.



On ne peut pas parler de la redoutable efficacité de ce spectacle sans évoquer les éclairages de Cédric Delorme-Bouchard qui frôlent la perfection et rendent à merveille le sentiment de vertige que la conception sonore de Vincent Pascal aide aussi à créer pour le spectateur qui est plus qu’un simple témoin mais un passager de l’avion.



C'est formidable lorsqu'on se sent porté par une proposition forte et réussie et avec Couper, pas de doute que les Compagnons baroques frappent dans le mil. Autant pour les amateurs de sensations fortes que ceux qui préfèrent habituellement courir dans le sens opposé.



Couper de Duncan J. Graham

Traduction: Véronique Pascal

Mise en scène: Marc-André Thibault

Assistance à la mise en scène et coordination de production: Catherine Paquin-Béchard

Dramaturgie: Mathieu Leroux

Avec Véronique Pascal

Scénographie: Thierry Vigneault

Costumes: Leïlah Dufour Forget

Lumières: Cédric Delorme-Bouchard

Conception sonore: Vincent Pascal

Direction technique: Sacha Rancourt

Direction de production: Benjamin Déziel et Pénélope Jolicœur

Régie: Josée Fontaine-Rubi

Du 14 mars au 1er avril 2023 (55 minutes sans entracte) *** Supplémentaire: 1er avril 20h15

Production: Les Compagnons Baroques

Théâtre Prospero – salle intime, 1371, rue Ontario Est, Montréal

Renseignements : 514-526-6582 – theatreprospero.com

Photos: Fanny Migneault-Lecavalier

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