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Théâtre: 2022-2023, la «saison de grande liberté» au Théâtre du Nouveau Monde

par Yanik Comeau (Comunik Média)

C’est avec un mélange de ce qui semblait du soulagement, de la lassitude et du positivisme que la directrice artistique du Théâtre du Nouveau Monde Lorraine Pintal montait sur scène hier matin pour présenter sa saison 2022-2023, la 71e de la compagnie, une «saison de grande liberté» qu’on pourrait aussi appeler 2020-2023 avec un sourire en coin ou un brin de cynisme puisque plusieurs des pièces qui seront présentées étaient prévues depuis un bon moment et pourront enfin rencontrer leur public.


«C’est le théâtre qui est à l’honneur l’année prochaine,» affirmait-elle avec son enthousiasme habituel. «Il est partout ! L’amour du théâtre, la passion du théâtre, la contagion du théâtre et toutes les coulisses. (…) Ce théâtre est subversif, il est provoquant, il est lyrique, il est fantaisiste, il est tragique, et c’est sous ces angles-là qu’on va vous présenter la saison.»


Parmi les spectacles qui rencontreront enfin leur public, il y a La Nuit des rois de Shakespeare adaptée par Rébecca Déraspe et montée par Frédéric Bélanger avec son Théâtre Advienne que pourra, invité par Lorraine Pintal. À cause de la pandémie, ce spectacle est devenu un grand laboratoire mais il brûlera enfin les planches du TNM alors on peut s’attendre à un spectacle très «prêt». Au départ, Ève Landry devait être Viola mais voilà que c’est plutôt Clara Prévost (la Meg des Quatre Filles plus tôt cette saison au Théâtre Denise Pelletier) qui incarnera la jumelle qui joue au garçon pour s’approcher du Duc Orsino (Jean-Philippe Perras). Clara Prévost n’en sera pas à sa première expérience avec Frédéric Bélanger ou le Théâtre Advienne que pourra qui se spécialise dans les relectures de grandes œuvres classiques dont Sherlock Holmes, Tom Sawyer, Le Magicien d’Oz, Alice au pays des merveilles et Anne… la maison aux pignons verts, cette dernière à laquelle Clara avait participé. Yves Jacques, Marie-Pier Labrecque, Benoit McGinnis, Kathleen Fortin, Thomas Derasp-Verge, Guido Del Fabbro, Adrien Bletton, Étienne Pilon, Alex Desmarais et Simon-François Poirier compléteront cette impressionnante distribution.



Viendra ensuite en novembre l’adaptation par Louis-Dominique Lavigne du Roman de monsieur Molière de l’Ukrainien Mikhaïl Boulgakov, œuvre qui mettra en scène Jean-Baptiste Poquelin, bien sûr (Molière incarné par Éric Robidoux) mais aussi toute sa famille, son père (Jean Marchand), sa femme Madeleine Béjart (Rachel Graton), sa fille Armande (Juliette Gosselin), les autres acteurs de sa troupe, ses contemporains (Corneille, Racine, La Fontaine…). Lorraine Pintal signera elle-même la mise en scène de ce spectacle qui mettra également en vedette Jean-François Casabonne, Simon Beaulé-Bulman, Lyndz Dantiste, Karine Gonthier-Hyndman, Sébastien Dodge, Brigitte Lafleur, Philippe Thibault-Denis, Benoit Drouin-Germain et Jorane avec son violoncelle qui proposera de la musique originale en direct.



En janvier, après avoir exploré l’œuvre de la poète Josée Yvon dans La Femme la plus dangereuse du Québec, le duo Dany Boudreault/Maxime Carbonneau de La Messe Basse pigera dans les correspondances entre l’actrice Maria Casarès et l’écrivain/dramaturge Albert Camus qui ont entretenu une relation amoureuse tumultueuse après que celle-ci ait été de la création de Le Malentendu. C’est pendant la pandémie que Dany Boudreault a replongé dans ces missives nombreuses et a trouvé matière à création théâtrale après avoir proposé une première lecture dans le cadre du FIL en 2019. Anne Dorval fera un retour sur la scène du TNM 40 ans après sa performance dans Les Beaux Dimanches de Marcel Dubé. Elle sera accompagnée par Steve Gagnon qui vient de triompher comme auteur avec Les Étés souterrains à La Licorne et comme comédien avec Un Ennemi du peuple au TNM et bientôt au Trident.



À partir du 14 mars, on pourra enfin voir la reprise d’Abraham Lincoln va au théâtre, «ce texte jubilatoire du brillant auteur Larry Tremblay, construit comme un enchâssement de poupées russes et où la vérité joue à être insaisissable, parle de la schizophrénie de l’Amérique de façon aussi ludique que lucide.» Cette pièce d’abord créée par le Théâtre PàP avait été promise depuis un moment au TNM et c’est Catherine Vidal qui, avec Étienne Lepage, nous avons donné la savoureuse adaptation de L’Idiot de Dostoïevski en 2018. Bruno Marcil et Didier Lucien incarneront tous deux le seizième président des États-Unis et seront accompagnés sur scène par Mani Soleymanlou et Luc Bourgeois.



Ensuite, la saison se terminera sur le retour d’Hugo Bélanger et le Théâtre Tout à trac qui nous avait donné un mémorable Tour du monde en 80 jours. Cette fois, Hugo Bélanger signe un texte original qui rend hommage au maître de magie Robert-Houdin, à la figure fondatrice du cinéma George Méliès et au bédéiste Winsor McCay. Le Penseur dans son bain met en vedette Normand D’Amour, Cynthia Wu-Maheux, Renaud Lacelle-Bourdon, Sébastien René, Carl Béchard, Carl Poliquin, Éloi Cousineau et Marie-Ève Trudel.



Il faut aussi dire qu’avant même d’ouvrir la saison, le TNM proposera la reprise du chef d’œuvre de Robert Lepage Les Sept Branches de la rivière Ôta, une pièce-fleuve qui dure plus de six heures et qui sera présentée pour seulement deux fins de semaine en août. Un événement offert en complément d’abonnement. Parions que les billets s’envoleront à vitesse grand V.


C’est donc cette saison excitante qu’avait à proposer Lorraine Pintal hier matin et qu’on a bien hâte de goûter… mais pas avant d’avoir vu Cher Tchekhov de Michel Tremblay en mai et juin de cette année, nouvelle création qui soulignera les 70 ans du TNM et les 80 ans de l’auteur.


Pour plus d’informations, on peut consulter www.tnm.qc.ca.

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