par Yanik Comeau (Comunik Média)
ET VOILÀ! LE PROJET EST LANCÉ!
Depuis plusieurs semaines, je réfléchissais à ce projet, cette idée qui m'était venue d'écrire une courte pièce dans chacune des 68 stations de la Société de Transport de Montréal. Pendant tout autant de semaines, je me demandais comment j'allais m'y prendre. Bon, c'est bien beau l'idée d'aller s'asseoir dans une station et d'observer les gens, le décor, l'environnement et se laisser porter par l'inspiration, mais comment? Traînez l'ordinateur portable avec moi? Faire les stations dans l'ordre? Une ligne à la fois? Tout laisser au hasard?
En fin de compte, j'ai décidé d'écrire dans des cahiers - beaucoup moins encombrants qu'un ordinateur, plus organiques aussi en quelque sorte - et de ne pas suivre d'ordre pré-établi pour les visites des stations. Le 27 septembre 2019, dans le cadre de la Journée mondiale de grève pour le climat, la STM a offert le service gratuit toute la journée. J'ai pris ça comme un cadeau, une invitation à plonger, à lancer le projet. Le temps était si beau, si doux qu'au lieu d'aller prendre le métro à De L'Église, la station la plus près de chez moi, j'ai décidé de me rendre à Jolicoeur à pieds.
C'est là que j'ai écrit la première pièce, inspiré par un drôle de bonhomme, un colosse à l'allure d'un joueur de football dans la vingtaine qui, comme un enfant, n'arrêtait pas de répéter: «Le métro est gratuit! Le métro est gratuit!» J'ai transposé mon colosse en un personnage plus réaliste - quand on dit que la réalité dépasse parfois la fiction, c'est un peu ça qu'on veut dire aussi: ce qu'écrit un auteur, même s'il se colle à la réalité, peut sembler invraisemblable pour le spectateur! -, une petite fille avec son père. Yesica - prénom saisi au hasard sur un panneau-réclame sur le quai - et son papa sont devenus les premiers personnages de mon nouveau projet, le recueil Bienvenue à bord! - 68 stations de métro, 68 courtes pièces de théâtre pour enfants, adolescents et adultes !
Après avoir terminé ma pièce assis sur le quai direction Honoré-Beaugrand, je suis monté dans la première rame et je me suis laissé porter vers la station Côte-Vertu, au bout de la ligne orange. Là, j'ai vu deux sans-abri qui semblaient bien se connaître et qui semblaient très portés sur l'entraide. Je les ai observés pendant un moment et je leur ai créé une scène, me laissant porter par mon imagination. C'est comme ça que Gus et Felipe sont nés!
Avec deux pièces en poche, j'ai repris le métro et, à Snowdon, je me suis dit: «Tu as une pièce sur la ligne verte, une pièce sur la ligne orange, pourquoi ne pas aller voir où tu auras envie de t'arrêter spontanément sur la ligne bleue?» C'est à la station De Castelnau, finalement, que j'ai choisi de descendre. Comme je connais très peu la ligne bleue, j'avais encore plus de raison de parcourir la station, la découvrir, m'arrêter aux particularités de son architecture, observer les magnifiques gravures de l'artiste Jean-Charles Charuest... avant de me laisser inspirer par la faune de la station. Assis sur un banc du quai direction Snowdon, j'ai observé, l'autre côté des rails, une jeune femme penchée sur son cellulaire et un vieil homme qui mangeait du popcorn à pleines poignées! Ils partageaient le même banc et JAMAIS ils ne se sont même regardés. J'ai trouvé ça triste et absurde à la fois alors... j'ai décidé d'écrire une pièce dans laquelle ils interagiraient et finiraient même par s'apprivoiser. C'est ainsi que sont nés Evelyne et le Vieil Homme.
Très excité de ma première journée d'écriture dans le métro, je suis rentré à la maison, tout aussi excité à l'idée de taper ces premières pièces qui avaient noirci mon cahier. #theatre #theatralites
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