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Photo du rédacteurYanik Comeau

Journal «Bienvenue à bord!»: 24 mars 2021

Dernière mise à jour : 22 févr. 2023

par Yanik Comeau (Comunik Média)


Déjà deux semaines jour pour jour que je n'avais pas remis les pieds dans le métro pour écrire. Hier soir, en me couchant, je me suis dit: «Bon... il te reste huit pièces à écrire pour ce projet et tu t'étais promis de terminer avant la fin mars. Alors demain? Go, go, go!»


Ce matin, après une petite visite éclair de ma Charlotte, je me suis décidé. Comme il faisait relativement beau (bon, d'accord, le soleil se cachait pas mal mais au moins, il ne pleuvait pas...), j'ai décidé de marcher de chez moi jusqu'au métro Lionel-Groulx. En terme de stations de métro, c'est comme marcher de la station De L'Église ou la station de Verdun à Lionel-Groulx - de la rue Wellington à Verdun jusqu'à Atwater et Notre-Dame. Une bonne marche... pendant laquelle il a commencé à pleuvoir... de petites gouttes.


Parmi les huit stations qu'il me restait à visiter, il y en avait deux sur la ligne verte, quatre sur la ligne orange et deux sur la ligne bleue. En entrant dans la station Lionel-Groulx, j'avais le choix entre prendre le métro vers Montmorency (ligne orange) ou vers Honoré-Beaugrand (ligne verte). Le premier à arriver a été celui vers Honoré-Beaugrand. Je me suis donc rendu à la station Assomption que j'ai arpentée de long en large. Pas une très jolie station. Même un peu déprimante. Peut-être que c'est pour ça que Patrick semblait si down quand il s'est assis près de moi. Il me donnait l'impression d'un beau Brummel qui en a juste assez de tout... Vous savez? Le genre de Roy Dupuis ou de James Dean qui se serait allumé une cigarette s'il n'avait pas été dans le métro. Surtout qu'il a consciemment enlevé son masque en s'assoyant l'air de dire: «Okay, ça va faire, ce niaisage-là!» Puis, Léonore est arrivée près de lui. Patrick n'en revenait pas! Elle l'avait suivi? Il tentait de lui échapper et elle l'avait poursuivi jusque dans le métro? Sans s'engueuler ou crier, ils ont échangé... pour se rendre compte que leur relation était terminée. Qu'ils avaient beau être à Assomption, c'était le terminus pour eux, pour leur amour.



Après avoir écrit ma pièce, j'ai repris le métro vers Angrignon pour correspondre vers la ligne orange, direction Montmorency. À Crémazie, une station que j'ai très peu fréquentée dans ma vie, j'ai découvert une oeuvre d'art impressionnante signée Georges Lauda, Paul Pannier et Gérard Cordeau. Intitulée Le Poète dans l'univers, elle a été réalisée en 1968, l'année de ma naissance. Intégrant des citations d'Émile Nelligan, Saint-Denys Garneau et Octave Crémazie au coeur du système solaire, des symboles du Zodiaque et des masques en fer forgé représentant les visages des trois poètes, cette gigantesque fresque, qui ressemble presque à un oeil, est composée de céramique et de fer forgé. Je l'ai observée pendant de longues minutes pour ensuite m'en laisser inspirer. Guthrie, un étrange bonhomme, poète dans l'âme lui aussi, s'est retrouvé sur le quai direction Côte-Vertu à contempler l'oeuvre ... à côté de Laurier, un jeune homme qui ne l'avait même pas remarquée et qui - franchement - n'en avait rien à foutre. Jusqu'à ce que... Leur échange s'est avéré encore plus drôle et touchant que ce à quoi je m'attendais.



J'ai ensuite repris le métro vers le centre-ville pour correspondre à Jean-Talon vers Saint-Michel. Trois stations pour me rendre au terminus de la ligne bleue et écrire ma dernière pièce de la journée. Pendant que je me promenais, j'ai été témoin d'un échange (une altercation?) entre un bonhomme avec des sacs de plastique - que j'ai appelé Monsieur - et deux agents de sécurité du métro. Personne ne semblait agressif, mais Monsieur ne cessait de leur montrer ce qu'il avait dans ses sacs. Pour leur prouver qu'il n'était pas menaçant? Pas dangereux? Je ne sais pas. Mais je suis parti de cette prémisse pour créer... et le résultat a viré sérieusement vers l'absurde!



Oh ce que j'ai hâte de partager ces pièces avec vous! Voilà qu'il ne m'en reste plus que cinq à écrire avant de tomber en révision-correction puis en mode édition pour mettre tout ça entre vos mains!

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