par Yanik Comeau (Comunik Média)
PROJET «BIENVENUE À BORD !»: L'ÉCRITURE REPREND À VITESSE GRAND V!
Chaque fois que je passe plusieurs semaines sans écrire (je parle ici d'écriture «créative» pas journalistique ou factuelle parce que ça, je dirais que ça n'arrête jamais), je m'inquiète toujours que je perdrai cette capacité, ce que certains appellent «talent».
Dimanche, j'ai replongé dans mon projet «Bienvenue à bord!» comme on remonte sur un vélo après plusieurs années. Je me suis demandé si c'était un coup de chance, une histoire d'une fois. C'est bien moi, ça: Oublier toutes les fois d'avant... perdre ma confiance en moi... seulement quelques minutes, mais quand même... Hier, mardi (2 mars), il faisait un froid de fou - surtout avec le facteur éolien - mais j'avais dans la tête de marcher jusqu'à l'Île-des-Soeurs pour aller à ma banque et de prendre l'autobus ensuite vers une quelconque station de métro pour poursuivre mon écriture. Finalement, le froid étant trop intense, je me suis rendu qu'au métro de l'Église.
La STM m'a conduit à la station Angrignon, terminus de la ligne verte, où j'ai été témoin d'une mère un peu trop intense qui parlait de violence à l'école à sa fille obnubilée. Mes personnages étaient trouvés. J'ai écrit la 55e pièce de mon projet de 68 stations de métro, 68 courtes pièces de théâtre pour enfants, adolescents et adultes.
Je me suis ensuite rendu à la station Champ-de-Mars, sur la ligne orange, pour voir la superbe verrière créée par l'artiste Marcelle Ferron, signataire du Refus Global, et ce qui alimenterait mon imaginaire. J'y ai aperçu deux jeunes amoureux asiatiques, jambes enlacées sur un banc, rigolant, se caressant, s'embrassant à travers leurs masques chirurgicaux. Je me suis imaginé qu'ils étaient peut-être des employés du milieu de la santé qui venaient de terminer leur quart de travail au CHUM, juste à côté. Ma pièce s'est écrite toute seule.
Puis, après avoir fait quelques petites courses autour de la station Berri-UQAM, ce qui m'a permis de me ravigoter de l'air glacial encore une fois, je me suis engouffré à nouveau dans le métro pour me rendre à l'autre extrémité de la ligne verte, le terminus Honoré-Beaugrand. Là, inspiré de quelques personnages colorés et de la magnifique oeuvre céramique de l'artiste Jean-Paul Mousseau, autre signataire du Refus Global, j'ai réuni quatre étrangers sur un banc et je leur ai créé une pièce absurde qui s'est transformée en un étrange choeur dont je suis plutôt content.
Ensuite, je suis rapidement rentré à la maison pour m'assurer que je respecterais le couvre-feu de monsieur Legault. Aujourd'hui, je tape toutes ces pièces écrites dimanche et hier et c'est un véritable bonheur que de redécouvrir ces personnages sortis de mon imaginaire et de notre système de transport collectif. J'ai vraiment très hâte de les partager avec vous ! #bienvenueabord #coupsdetheatre #theatralites
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