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Photo du rédacteurYanik Comeau

Danse: «La Disparition des choses» d’Amélie Rajotte: Vivre, vivre, vivre!

par Yanik Comeau (Comunik Média / ZoneCulture)

Fruits de plusieurs résidences de créations étalées sur quelque cinq ans et bousculées – évidemment – par cette damnée pandémie, La Possibilité d’une tragédie et La Disparition des choses – cette dernière présentée ces jours-ci à l’Espace Bleu de l’Agora de la danse – sont des spectacles qui se complètent, s’opposent, se contredisent, se répondent. J’ai eu la chance ce soir d’assister à la première représentation devant public de La Disparition des choses, deuxième volet du diptyque, et j’ai compris que j’ai assisté à un moment particulièrement vibrant.


La Disparition des choses, c’est une œuvre post-apocalyptique qui, combinant musique, mouvement, photographie, vidéographie, arts vivants et arts visuels, entraîne le spectateur dans un vertigineux vortex qui à la fois respire la foi en la race humaine et suffoque ce que cette même race humaine a fait à la planète qu’elle habite.



Avec des gestes tout simples du quotidien que tordent et distordent les interprètes Amélie Rajotte et Marie-Philippe Santerre, La Disparition des choses nous entraîne dans une troublante vision de l’avenir. Pourtant, on est rapidement davantage saisi par la virtuosité des corps, leurs mouvements parfois fluides et gracieux, souvent saccadés comme mus par des spasmes. On est entraîné dans les images de Nelly-Ève Rajotte, de saisissants tourbillons kaléidoscopiques ou de fascinants travellings qui laissent entendre des chutes, des trous noirs, des forêts dévastées, brûlées, mortes, des cieux plus ou moins cléments. Notre regard est attiré par les performeurs musicaux Stéphanie Castonguay et Olivier Landry-Gagnon, un hypnotisant ying et yang à côté jardin et côté cour, la première apparemment si posée avec ses instruments «trafiqués», le second comme un DJ charismatique qu’on veut suivre au bout de la terre.


La Disparition des choses est donc une expérience multi sensorielle où danse, musique, images luttent pour notre attention. Amélie Rajotte et ses complices nous en mettent plein les sens pendant 50 minutes d’une intensité qui gonfle, qui gonfle, qui gonfle, qui monte comme une montagne russe qui donne un vertige délirant.



Comme la majorité des spectacles de danse contemporaine, on gagne à se laisser aller à l’expérience, laisser nos émotions monter, ne pas chercher à sur-analyser mais juste de vivre, vivre, vivre l’expérience à fond. Se laisser tomber dans le vortex, permettre à notre corps, notre cerveau, notre imaginaire, nos yeux, nos oreilles d'aller chercher ce que chacun a besoin.


La Disparition des choses

Chorégraphie: Amélie Rajotte

Danseuses: Amélie Rajotte, Marie-Philippe Santerre

Performeurs sonores: Stéphanie Castonguay, Olivier Landry-Gagnon

Conceptrice vidéo: Nelly-Ève Rajotte

Conseillère à la dramaturgie: Sophie Michaud

Conseillère artistique: Jessica Serli

Éclairages: Stéphane Ménigot

Direction technique et régie son: Samuel Thériault

Costumes: Léonie Blanchet

Vidéo promotionnelle: Nelly-Ève Rajotte (images, montage et co-réalisation), Thomas Bourgeois (captation des images de danse et co-réalisation), David Kristian (conception sonore)

Direction de production: Maurice-Gaston Du Berger

Production déléguée: Lorganisme

Coproduction: Agora de la danse

Représentations à L'Agora de la danse, Édifice Wilder, Espace Bleu 1435, de Bleury, Montréal, Métro Place des Arts (514.525.1500) 30 mars au 2 avril 2022 (mercredi à vendredi 19h, samedi 16h) (Durée: 50 minutes)

Résidences de création: Fabrik Potsdam (Allemagne), Centre des Arts Diane-Dufresne (Repentigny), Recto Verso (Québec), Circuit-Est Centre chorégraphique, Maison de la culture du Plateau-Mont-Royal, Agora de la danse (Montréal)

Photos : Justine Latour

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