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Photo du rédacteurYanik Comeau

Danse/Installation: «Catapulte» de Josiane Bernier et Nicolas Cantin: Tourner sur soi-même

par Yanik Comeau (Comunik Média / ZoneCulture)


Quatrième happening de la saison de La Chapelle, Scènes Contemporaines, Catapulte de Josiane Bernier et Nicolas Cantin s’autoproclame un «truc à la croisée de la performance et de l’installation». Entourée d’objets hétéroclites, d’une montagne de bidules et de machins, de vêtements, de jouets et d’accessoires, l’interprète Josiane Bernier se meut dans l’espace avec peu ou pas d’émotion, créant chez le spectateur un état méditatif par moments, provoquant quelques fous-rires, suscitant beaucoup de perplexité et de désir de comprendre, de suivre.



Une catapulte, on le sait, c’est cette invention, cette machine de guerre qui permettait de lancer des projectiles sur de longues distances, des boulets, des pierres, sans explosifs mais qui pouvaient néanmoins être dévastateurs. Nous avons tous, enfants, fabriqué des catapultes avec toutes sortes d’objets : des cuillères, des bouts de bois, des bandes élastiques. Aujourd’hui, il existe des catapultes pour lancer les balles de nos chiens plus loin, entre autres.



La Catapulte que proposent Josiane Bernier et Nicolas Cantin ? On la devine métaphorique. Parce que rien n’est projeté sur une grande distance. Josiane Bernier ne se projette pas sur scène. Elle déambule lentement, tourne sur elle-même, semble jouer tel un enfant au milieu du salon, comme me faisait remarquer mon amie maman de trois enfants qui m’accompagnait au théâtre. «Ça ressemble au quotidien de tous au final quand on y pense. Ne serait-ce pas une métaphore pour la vie ? Tourner en rond, procrastiner, avancer à petits pas, reculer, chuter… Manger, dormir, s’ennuyer, s’occuper, se divertir.» Au son d’extraits de descriptions de championnats de curling et de tournois de billards. Il serait difficile d’y voir plus.


Se vêtir, se dévêtir, surconsommer des objets qu’on ne pourra pas tenir tous en même temps dans nos mains. On va en échapper. On va tenter de les utiliser de différentes façons. On va explorer. Comme des enfants. Et à la fin, on va tout ranger… en une montagne encore moins ordonnée que celle du début. Et on l’accepte… rat ?



Deuxième spectacle que je vois à La Chapelle cette saison où les accessoires, les objets sont au cœur de l’exploration. Dans M. Gros, c’était plus intégré. Dans Catapulte, on se demande où se trouve véritablement le message ; y en a-t-il un ? Que doit-on comprendre des déplacements de Josiane Bernier dans l’espace ? On est devant un spectacle de danse très peu dansé et qui ne fera certainement rien pour rapprocher ceux qui disent ne rien comprendre à la danse, cette danse contemporaine qui rebute parce que trop hermétique.



Chose certaine, en sortant de La Chapelle, on cherche. On aimerait comprendre. On veut comprendre. Puis, on renonce. On se dit qu’il y avait peut-être rien à comprendre ? Qu’il fallait juste s’y abandonner. D’accord. J’aurai manqué le lancement. Je n’aurai pas été propulsé dans la bonne direction. J’en suis désolé.


Catapulte Une création de Josiane Bernier et Nicolas Cantin Éclairages : Karine Gauthier Scénographie, costumes et environnement sonore: Josiane Bernier et Nicolas Cantin Avec Josiane Bernier Photos : Émilie Dumais Une coproduction La Chapelle Scènes Contemporaines et La Rotonde Les 25, 26, 29 octobre 2021 (19h lundi et mardi, 20h vendredi) (50 minutes sans entracte) La Chapelle, Scènes Contemporaines, 3700, rue Saint-Dominique, Montréal Réservations : 514-843-7738 – www.lachapelle.org Photos: David Wong

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