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Photo du rédacteurYanik Comeau

Arts vivants: «Cabaret Tangente»: Célébration néo-burlesque de la diversité

par Yanik Comeau (Comunik Média / ZoneCulture)

Après une saison de danse diversifiée et foisonnante malgré les embuches liées à la pandémie, quoi de mieux que le Cabaret Tangente pour clore les festivités auxquelles nous avons été conviées de septembre à mai à l’Agora de la danse, à l’Édifice Wilder? Après les tout aussi festifs (chacun à sa façon) Cabaret Noir et Sacrer de Katya Montaignac, deux magnifiques célébrations des arts vivants, le Cabaret Tangente pensé par Nanah Postel et Laurane Van Branteghem est une célébration de la diversité, du néo-burlesque, mais dans la plus pure tradition du burlesque traditionnel. On s’y effeuille avec une touche de coquin et une bonne dose d’érotique sans jamais tomber dans le vulgaire. Ça sent l’été !



Sur scène, on a droit à «quatorze artistes fluides, poilu.es, queers (sic), comiques, gros.ses, audacieux.ses et féministes [qui] explorent en pairages les intérêts esthétiques qu’iels partagent. C’est l’occasion de créer une soirée festive qui permet de révéler des recherches communes à la danse contemporaine et au burlesque autour du corps queer, de l’humour, de l’étrange, de la nudité et de bien d’autres sujets!»


Parce que oui, il s’agit bien de recherches et de démarches sérieuses d’artistes qui ne sont pas dans l’improvisation mais dans du grand art malgré tout le ludique qui foule les planches de l’Espace Orange. Oui, on a droit à de la coquinerie et à de la nudité partielle bien dosée et pas tant sexualisée mais aussi dans une légerté qui fait du bien.


Non seulement les neuf numéros proposés sont-ils tous extrêmement bien maîtrisés et relèvent tous et toutes du vent de fraîcheur, chacun à sa façon, la cohésion de la mise en scène de tout ça, avec Nanah Postel, formidable, sympathique, rassembleuse à l’animation (bien que les petits clins d’œil à l’accent québécois, moi, personnellement, je suis allergique) et ses acolytes complices hilarants Bunny Valentin au ramassage coquin des accessoires et Roxanne-la-régisseuse-qui-a-l’air-d’avoir-hâte-que-ça-finisse (tordante et attachante malgré elle!) est particulièrement remarquable et efficace. Personnellement, j’ai été tout spécialement impressionné par les numéros de Lady Joséphine, Manuel Shink & Bunny Valentin (qui finit un peu abruptement – on en aurait pris encore!) et Célesta O’Lee, amusé par Bobby Ananass et par Rock Bière et Maxime Segalowitz, bouche bée devant Rosie Bourgeoisie et Collectif NU.E.S qu’on a très habilement gardées comme cerises sur le sundae.



Le Cabaret Tangente est en effet une soirée festive qui fait du bien et, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ne cause pas tant de malaises. Bien sûr, si on n’a jamais rien vu dans sa vie, on peut être un peu bousculé, mais… on est bien loin de l’époque de Lili St-Cyr et – fort heureusement – on peut maintenant accueillir et apprécier pleinement ce genre de spectacle avec bonheur tout en se réjouissant du chemin parcouru.



Cabaret Tangente

Production et résidences de création: Tangente

Création et costumes: Bobby Ananass & Kristina Dejean, Rock Bière & Maxine Segalowitz, Rosie Bourgeoisie & Collectif NU.E .S, Dana Dugan, Lady Josephine & Audrey Lewka, Célesta O’Lee, Nanah Postel, Manuel Shink & Bunny Valentin

Animation: Nanah Postel

Scénographie: Audrée Lewka

Lumières: Lucie Bazzo

Commissariat: Nanah Postel & Laurane Van Branteghem

DJ: Alex Arsenault/DJ TIGNASS

Production: Tangente

Agora de la danse – Espace Orange

Du 15 au 18 juin 2022 (durée: approx 1h40 plus entracte)

Photos: Gabriel Germain

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