Des naissances et des créations ont ponctué le 8 mai au fil des années. Voici lesquelles!
1930: Naissance d’Edgar Fruitier
(Photo: Robert Skinner - Archives La Presse)
Connu autant pour sa passion pour la musique classique (il a même dirigé des compilations mises en marché en coffrets de CDs et a animé des émissions à ICI Musique tout en parlant de nouveautés disques avec Joël Le Bigot à la Première Chaîne de Radio-Canada pendant plusieurs années) que pour ses prestations comme acteur et comme animateur de la série télé Les Grands Esprits et des spectacles théâtraux Les Fantômes d'Edgar, Edgar Fruitier naît à Montréal dans une famille modeste et perd son père à l'âge de 2 ans. Autodidacte, à force d'assister aux pièces présentées par Les Compagnons de saint Laurent, il se retrouve lui-même sur scène dans Le Roi David de Jean Filiatrault (une pièce en vers) et dans Les Insolites de Jacques Languirand qui lui valent toutes deux des prix d'interprétation au Dominion Drama Festival. Avec sa diction impeccable, il jouera beaucoup les classiques, tant au TNM qu'au Rideau Vert et à la NCT, travaillant avec Georges Groulx (Les Femmes savantes de Molière), Gilles Marsolais (L'École des Femmes de Molière), Robert Prévost et Carl Béchard (respectivement Argan et M. Diafoirus dans trois productions de Le Malade imaginaire de Molière). Il est l'acteur qui a le plus joué à la NCT après Gilles Pelletier et Françoise Graton, les cofondateurs, après avoir été tant apprécié en Loup-Garou dans La Boîte à surprise à la télé. Il a participé à des opérettes et des comédies musicales aux Variétés Lyriques, à l'Opéra de Montréal, à l'Opéra de Québec et au Théâtre de La Marjolaine (la création de Les Héros de mon enfance de Michel Tremblay et Sylvain Lelièvre), à d'innombrables téléthéâtres et à des créations de Félix Leclerc (Sonnez les matines) et Marcel Dubé (Le Testament), entre autres. Pour plusieurs, il sera aussi toujours la voix de monsieur Burns dans la version québécoise de la série animée Les Simpson. Bon anniversaire, monsieur Fruitier.
1942: Naissance de Pierre Morency
Né à Lauzon (maintenant Lévis) dans la région de la Vieille Capitale, l'auteur et poète Pierre Morency a écrit pour le théâtre, la radio, en prose et en vers. Au théâtre, soulignons les pièces La Jarnigoine, La Loi des pompes et Les Passeuses (publiée chez Leméac et créée chez Duceppe). Il a aussi participé, avec Paul Hébert, à l'adaptation/traduction de Charbonneau et le Chef de John Thomas McDonough, pièce qui a fait le tour du Québec et qui a connu de nombreuses productions au fil des années. Il a également écrit du théâtre pour le jeune public, notamment Tournebire et le malin frigo pour le Théâtre pour enfants de Québec et Marlot dans les merveilles qui a été traduite et produite en roumain. Comme ornithologue passionné, il a aussi écrit beaucoup sur les oiseaux. Parmi les nombreux prix et honneurs qu'il a reçus au fil des années, mentionnons le Prix Du Maurier (1968), le Prix Alain-Grandbois (1988), le Grand Prix du Festival International de la Poésie (1988), le Prix Ludger-Duvernay (1991), Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres de France (1993), le Prix Athanase-David (2000), Officier de l'Ordre du Canada (2003) et Chevalier de l'Ordre National du Québec (2005). Bonne fête, monsieur Morency!
1956: Naissance de Suzanne Champagne
(Photo: Laurence Labat)
Née à Montréal, la comédienne Suzanne Champagne a gradué de l'École Nationale de Théâtre en 1980 et a rapidement fait sa marque en comédie avec sa bouille sympathique et expressive, sa voix reconnaissable entre toutes (et néanmoins étonnamment malléable), sa bonhomie naturelle et contagieuse. Elle jouera à la Ligue Nationale d'Improvisation pendant 5 ans, participera à un Bye-Bye marquant (je n'ai jamais compris pourquoi elle n'est pas devenue une régulière - je n'oublierai jamais son imitation de Suzanne Lapointe aux côtés de Dominique Michel en Gilles Latulippe aux Démons du Midi en 1989) qui la mèneront vers l'équipe des rendez-vous de fin d'année du Rideau Vert lancés sous la direction artistique de Denise Filiatrault, Revue et corrigée (11 éditions à ce jour, notamment les plus récentes 2018 et 2019) après avoir triomphé dans une autre initiative de Denise Filiatrault, la résurrection des Fridolinades de Gratien Gélinas (1987, présentées aussi au Centre National des Arts à Ottawa). Elle chante, elle danse, elle imite, elle joue avec une habileté déconcertante. Bien sûr, on la trouvera surtout dans des comédies, basculant entre les classiques et les contemporaines, des Fourberies de Scapin de Molière à la reprise de La Déprime de Rémy Girard, Julie Vincent, Raymond Legault et Denis Bouchard, des Deux Jumeaux vénitiens de Goldoni à trois pièces de Michel-Marc Bouchard, Le Désir, Pierre et Marie... et le démon et Les Grandes Chaleurs tout en exploitant sa voix chantée dans Avant la nuit... Offenbach de Michel Garneau, entre autres. Mais elle montre l'ampleur de son registre quand on la retrouve dans Stabat Mater II de Normand Chaurette au TNM, dans Bonjour, là, bonjour de Michel Tremblay chez Duceppe, dans Inventaires de Philippe Minyana à Espace GO. Elle fonde et dirige le Théâtre de Rougemont de 1997 à 2000 et joue aussi à la télé, remportant un Gémeaux pour le rôle de Sylvette dans Jamais deux sans toi et touchant le coeur du public dans des séries aussi variées que Watatatow, Musée Eden et Lâcher prise. Elle travaille avec tous nos plus grands metteurs en scène: André Brassard, Lorraine Pintal, Claude Poissant, Jean-Pierre Ronfard, Paul Buissonneau, Louise Laprade et Denise Filiatrault, bien sûr, et est mise en nomination pour le prix d'interprétation féminine aux prix Génie pour Histoires d'hiver de François Bouvier. Bonne fête, Suzanne !
1979: Création de Moi, Ovide Leblanc, j’ai pour mon dire de Bertrand B. Leblanc à la Salle Fred-Barry de la Nouvelle Compagnie Théâtrale (Montréal)
Paru en 1977, le roman Moi, Ovide Leblanc, j'ai pour mon dire devenait en mai 1979 un monologue pour le cofondateur de la Nouvelle Compagnie Théâtrale, Gilles Pelletier, qui en donnait 10 représentations à la salle Fred-Barry. C'est l'auteur lui-même, Bertrand B. Leblanc, connu pour ses comédies jouées en théâtres d'été (Faut divorcer!, Faut placer pépère, Faut faire chambre à part, Faut se marier pour...) qui signait l'adaptation théâtrale de son roman.
2001: Création de Mémoire vive de Normand Canac-Marquis et Daniel Meilleur, une création du Théâtre Les Deux Mondes (Montréal)
Vingt-deux ans plus tard, Les Deux Mondes créait un autre solo bien différent de celui de Bertrand B. Leblanc, une deuxième collaboration avec Normand Canac-Marquis (après Leitmotiv), Mémoire vive, joué par la comédienne-chanteuse Catherine Archambault. La pièce remporte le Masque de la contribution spéciale pour la qualité de la production visuelle, et la comédienne remporte des prix de l’Office franco-québécois pour la jeunesse et de RIDEAU (Réseau indépendant des diffuseurs d’événements artistiques unis) pour la qualité de son interprétation. Mise en scène par Daniel Meilleur et en musique par Michel Robidoux, codirecteurs artistiques de la compagnie avec Monique Rioux, comme plusieurs spectacles des Deux Mondes, la pièce sera jouée partout pendant plusieurs années (jusqu'en 2012), traduite en espagnol et en anglais, et plusieurs comédiennes se succéderont dans le rôle: Isabelle Drainville, Lyne Rodier, Véronique Marchand et Évelyne Rompré.
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