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Photo du rédacteurYanik Comeau

7 septembre

Dernière mise à jour : 7 sept. 2023

Théâtralités souligne l'anniversaire de Renaud Paradis et de trois créations aujourd'hui. Suivez-nous dans le merveilleux monde du théâtre québécois!


1974: Naissance de Renaud Paradis

Renaud Paradis sort de l’École Nationale de Théâtre en 1999 et, rapidement, les metteurs en scène exploitent autant ses talents de comédien que ceux de chanteur dans plusieurs projets de théâtre musical. Il sera des Parapluies de Cherbourg que monte René Richard Cyr, du spectacle Le Petit Roy que met en scène Serge Postigo à partir des chansons de Jean-Pierre Ferland, d'Une Vie presque normale de Brian Yorkey, Sweeney Todd de Stephen Sondheim, Chantons sous la pluie et Un Violon sur le toît de Sholem Aleichem que monte Denise Filiatrault au Théâtre du Rideau Vert et pour Juste pour rire jusqu'à la création de La Corriveau - La Soif des corbeaux du Théâtre de L'Oeil Ouvert (rôle du notaire et rôle du père à la reprise). Bien sûr, Renaud ne se limite pas au théâtre musical. Il est du grand succès Edgar et ses fantômes, de la reprise par Serge Denoncourt des Feluettes et de la création du Peintre des Madones de Michel Marc Bouchard, fait partie des distributions de La Leçon d’histoire d'Alan Bennett chez Duceppe, Le Silence de la mer de Vercors adapté par Marc Beaupré à La Chapelle, Scènes Contemporaines, Glengarry Glen Ross de David Mamet au Théâtre du Rideau Vert, Songe d'une nuit d'été et Les Joyeuses Commères de Windsor de Shakespeare que met en scène Yves Desgagnés au TNM et Le Diner de Cons, dont il signe aussi la mise en scène. On le voit également dans Je suis William de Rébecca Déraspe avec le Théâtre Le Clou! et dans la création Autour du complexe de Serge Mandeville à la Salle Jean-Claude-Germain du Centre du Théâtre d'Aujourd'hui. Bien sûr, à la télé, on a pu le voir pendant 15 ans dans le rôle de Laurent Trudeau dans le téléroman L’Auberge du chien noir de Sylvie Lussier et Pierre Poirier (nomination aux prix Gémeaux en 2008) ainsi que dans les séries États Humains, Duceppe dans laquelle il jouait Gilles Pelletier, 30 Vies, Clash, Ruptures, Toute la vie et District 31. Il a aussi présenté des spectacles consacrés à Brel et au jazz francophone ainsi qu'une série de capsules vidéo intitulée Poésie pour gens pressés dans lesquelles il propose des mini-chansons sur de courts poèmes. Il a également été le directeur musical, compositeur et arrangeur du Caboose Band issu de L'Auberge du Chien Noir et a créé un spectacle avec une complice de L'Auberge, Julie Daoust, intitulé Brel et Barbara – Héros Fragiles. Les Violons du Roy, I Musici, l'Orchestre Métropolitain, les Orchestres symphoniques de Québec et de Laval font aussi souvent appel à lui pour différents projets, lui permettant de joindre son amour de la musique classique et sa passion pour le théâtre et les mots. Il est aussi très actif dans le monde du doublage. Il faisait partie de l'équipe des comédiens de la série d'animation Caillou et, plus récemment, était la voix française de Taron Egerton (Elton John) dans Rocketman. Bonne fête, Renaud!


1988: Création de Les Muses orphelines de Michel Marc Bouchard dans une mise en scène d’André Brassard au Théâtre d’Aujourd’hui, rue Papineau (Montréal)

Après avoir présenté sa pièce La Contre-Nature de Chrysippe Tanguay, écologiste la saison précédente, le Centre du Théâtre d'Aujourd'hui, en coproduction avec le Théâtre français du Centre National des Arts d'Ottawa, créait Les Muses orphelines qui allait devenir un des classiques de Michel-Marc Bouchard, une de ses pièces les plus traduites et les plus jouées aux quatre coins de la planète. À la création, Roy Dupuis, Anne Caron, Louise Saint-Pierre et une Dominique Quesnel fraîchement sortie de l'École Nationale de Théâtre du Canada jouaient Luc, Catherine, Martine et Isabelle Tanguay. Je n'oublierai jamais le décor au centre de la salle du minuscule Théâtre d'Aujourd'hui de la rue Papineau: un grand carré de sable rempli de boules de plastique devenait la maison des Tanguay. Ni les performances. Nous savions tous, comme spectateurs, que nous assistions à quelque chose de spécial, à un événement. Pas pour rien qu'André Brassard avait flairé cette pièce comme une oeuvre marquante. Une pièce que j'ai par la suite lue et revue dans la mise en scène de Martine Beaulne chez Duceppe en février 2013. Au Québec, la pièce a aussi été montée par Gill Champagne au Trident (saison 1990-1991), par René Richard Cyr au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui (saison 1994-1995) et par Jean-Philippe Joubert à La Bordée (saison 2006-2007). Le réalisateur Robert Favreau en créait une adaptation cinématographique en 2000 mettant en vedette Stéphane Demers, Marina Orsini, Céline Bonnier, Fanny Mallette et Louise Portal dans le rôle de la mère.


1994: Création de Claude ou Les Désarrois amoureux I de Pierre Yves Lemieux dans une mise en scène de Martin Faucher au Théâtre Jean Duceppe (Montréal)


Premier volet de la trilogie de Pierre Yves Lemieux, cet auteur allait ouvrir la saison 1994-1995 chez Duceppe avec les comédiens Hélène Mercier, Catherine Lachance, Antoine Durand, Benoit Langlais, Sylvie Gosselin, Anne-Claude Chénier et Benoit Girard se partageant les rôles d'une autre fresque familiale comme nous savons si bien en faire au Québec depuis Marcel Dubé en passant par Michel Tremblay et jusqu'à Serge Boucher. Bien que la pièce n'ait pas reçu les éloges de la critique, le public était au rendez-vous et Michel Dumont, directeur artistique, a pu se targuer de poursuivre dans son désir de créer des pièces de chez nous chez Duceppe, compagnie trop souvent associée à la production de traductions américaines et britanniques.


2021: Création de Nassara de Carole Fréchette, mise en scène de Sophie Cadieux, une coproduction du Centre du Théâtre d'Aujourd'hui et du Théâtre des Récréâtrales (Ouagadougou) à la Salle Michelle-Rossignol du Centre du Théâtre d'Aujourd'hui (Montréal)


Toujours très attendues, les nouvelles pièces de Carole Fréchette, une de nos auteures les plus joues et traduites dans le monde. J'avais beaucoup aimé Je pense à Yu sur la même scène du Centre du Théâtre d'Aujourd'hui, mais malgré la belle poésie de ce nouveau texte, son manque de théâtralité agaçant n'est racheté que par l'interprétation magistrale de Marie-Thérèse Fortin et de sa partenaire de scène qui - à cause de Carole Fréchette - ne s'avère pas une véritable partenaire, Stephie Mazunya. Limité qu'à une interprétation pré-enregistrée et pré-filmée - peut-être à cause de limitations de visa liées à la #COVID19, qui sait? - Moussa Sidibé tire bien son épingle du jeu. Mais c'est à Sophie Cadieux que revient l'honneur d'avoir réussi tant bien que mal à théâtraliser cette pièce qui est davantage un récit, comme l'avoue d'ailleurs le site du Centre du Théâtre d'Aujourd'hui. Lisez ma critique ici.



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