C'est la fête du théâtre québécois... tous les jours sur Théâtralités !
1924: Naissance de Paul Hébert
Natif de Thetford-Mines, Paul Hébert a reçu sa formation théâtrale au Old Vic de Londres. À son retour au Québec et dans la Vieille Capitale, son ami le comédien Pierre Boucher l'embauche dans sa troupe Les Comédiens de Québec. Il jouera beaucoup de grands rôles classiques et aura une affinité toute particulière avec Shakespeare et le théâtre anglo-saxon de par sa formation britannique. Homme d'affaires fûté tout autant que comédien et metteur en scène de grand talent, il multiplie les fondations de théâtres et les mandats de direction artistique. On lui doit L'Anjou à Montréal (1954), le Chanteclerc à Sainte-Adèle, premier théâtre d'été du Québec qu'il met sur pied avec Albert Millaire, l'Estérel à Sainte-Marguerite, l'Atelier à Montréal puis le Théâtre Paul-Hébert de l'Île d'Orléans. Il sera également directeur du Conservatoire d'art dramatique de Montréal en 1969, de celui de Québec l'année suivante puis deviendra le premier directeur artistique du Théâtre du Trident (1970-1974 avant d'y revenir de 1976 à 1978). Paul Hébert sera aussi indirectement une sorte de bougie d'allumage pour la Compagnie Jean Duceppe puisque c'est lui qui traduira et adaptera Charbonneau et le Chef de McDonough, la mettra en scène et signera la mise en scène de Mort d'un commis-voyageur de Miller, les deux productions qui seront les pierres angulaires de la compagnie montréalaise. En plus de travailler avec des metteurs en scène comme Jean-Pierre Ronfard, Robert Lepage, Dominic Champagne et Wajdi Mouawad, on retient ses performances mémorables dans Qui a peur de Virginie Woolf? d'Edward Albee, Pygmalion de George Bernard Shaw qu'il jouera au TNM et au Théâtre Paul-Hébert à presque vingt ans d'intervalle tout en en signant une mise en scène à grand succès pour le Trident entre les deux, Quelque part... un lac d'Ernest Thompson, Play Strindberg de Friedrich Dürrenmatt et Les Trois Soeurs de Tchekhov qu'il jouera en 2002 au TNM, au Centre National des Arts, au Trident et en France. Il a aussi été de quelques créations de pièces québécoises, notamment Bousille et les Justes de Gratien Gélinas et L'Auberge des Morts Subites de Félix Leclerc dans laquelle il joue Satan, lui qui a ironiquement multiplié les rôles d'hommes du clergé au cinéma et à la télé. Au petit écran, il sera notamment de Race de monde de Victor-Lévy Beaulieu et de deux téléromans de Pierre Gauvreau, Le Temps d'une paix et Cormoran. Toute une génération de jeunes Québécois se souviendront de son inoubliable facteur dans quelques épisodes de l'émission Les Oraliens. Au cinéma, il a tourné avec Gilles Carle (La Vie heureuse de Léopold Z.), Francis Mankiewicz (Les Beaux Souvenirs), Yves Simoneau (Les Fous de Bassan), Robert Lepage (Le Confessionnal), Alain Chartrand (Des amis pour la vie) et Bernard Émond (La Neuvaine), entre autres. Il a reçu plusieurs prix, honneurs et hommages au fil des années, notamment le Prix Victor-Morin de la Société Saint-Jean-Baptiste, le Prix de l'Institut canadien de Québec, le Prix du Gouverneur Général pour les arts de la scène, le Prix Gascon-Thomas de l'École Nationale de Théâtre du Canada, le Prix Denise-Pelletier en plus d'avoir été nommé membre de l'Académie des Grands Québécois, officier de l'Ordre du Canada et chevalier de l'Ordre national du Québec. En 1977, la Fondation du Théâtre du Trident a créé le Prix Paul-Hébert remis chaque année à un interprète de la saison précédente pour une performance exceptionnelle. En 2006, il se joue lui-même dans la série comique de Stéphane Bourguignon, Tout sur moi. Il meurt à Québec en 2017 à un mois et quelques jours de ses 93 ans.
1942: Naissance de Robert Dion
Né à Québec, le metteur en scène, directeur artistique et pédagogue Robert Dion est le cofondateur de DynamO Théâtre, une compagnie de théâtre jeune public qui se spécialise dans la théâtralisation du mouvement acrobatique. Formé en interprétation à l'école de Jacques Lecoq à Paris, il apprend auprès de Philippe Gaulier, Monika Pagneu, Guy Freixe et Alain Knapp, acquérant une solide formation en mime, danse, acrobatie... avant de compléter une maîtrise en art dramatique à l'UQAM en 1993. Sa carrière professionnelle débutera avec l'ensemble folklorique Les Feux Follets. Puis, il se joindra à La Grosse Valise, une compagnie de théâtre jeune public spécialisée en jeu masqué. Il signe la mise en scène de quatre spectacles dans lesquels il joue aussi: Fantascope, Faut pas s'laisser faire, On livre à l'année et Beau temps pour le regroupement. À partir de 1981, il crée quatre productions avec la troupe Circus qui deviendra DynamO Théâtre. En 1987, Mur-Mur, une création collective dont il signe la mise en scène, connaît un succès international. Plus de 1500 représentations avant d'être mis en veilleuse... et recréé au début des années 2010. En 1990, Dynamotion, en 1995, L'Écho de la rivière, en 2000, Lili, en 2003, Moi moi moi et en 2006, Il était trois fois avec sa complice de la première heure, Jacqueline Gosselin. Robert Dion a aussi été sollicité par de nombreuses compagnies pour son expertise en mouvement et en jeu physique, notamment sur des productions au Théâtre du Rideau Vert et au TNM. À partir de 1974, il a enseigné le jeu physique et l'improvisation à l'UQAM tout en proposant de nombreux stages à l'étranger sur les méthodes de création de DynamO Théâtre. Il a aussi été professeur et metteur en scène invité au Cégep de Saint-Hyacinthe, au Cégep Lionel-Groulx, à l'École Nationale de Théâtre du Canada et à l'École Nationale de Cirque de Montréal. En 2007, il quittait ses fonctions de codirecteur artistique de DynamO Théâtre après 25 ans, mais demeurait comme créateur en résidence. Bonne fête, monsieur Dion!
1987: Première de La Soirée des murmures 87 (création collective mise en scène par Ginette Noiseux), une production du Théâtre Expérimental des Femmes (TEF) et du Festival de Théâtre des Amériques (FTA) (Montréal)
Dans le cadre du Festival de Théâtre des Amériques (qui s'appelle maintenant Festival TransAmériques), le Théâtre Expérimental des Femmes organisait cette gigantesque fresque multimédia, multi-arts qui regroupait une quarantaine d'artistes, proposant du théâtre, de la danse, des performances-installation, du culturisme (!), de la peinture, de la sculpture, du dessin, de la photo. Ginette Noiseux coordonnait cet immense happening qui se déroulait sur une semaine environ. Les comédiennes Catherine Adam, Nathalie Catudal, Louise De Beaumont, Martine Francke, Caroline Lavoie et Danielle Lépine agissaient à titre d'hôtesses. Marie-Johanne Adam interprétait Madame Adam, tireuse de tarot (théâtre), Francine Arsenault proposait Zeste d'amour 86 (danse), Alice Bergeron et Josée Lambert y allait d'une performance-installation intitulée Le baiser oculaire II, Anne Dandurand interprétait Dans la nuit les bruits, les cris et les parfums (théâtre), Sonia Del Rio y allait de La Guitare, L'Orientale, Femme d'aujourd'hui de Jeanne Mas (danse), Johanne Fontaine, Claire Gagnon et France Labrie présentaient Le Lit (théâtre), Louise Bédard, Dolores Léonard et Hélène Giguère y allaient de deux numéros de théâtre bouffon, Elles passent et Brosse à dents, Sylvie Laliberté présentait Ma cabane érotique au Canada, Nicole Leblanc interprétait La Gourmande (théâtre), Michèle Léger proposait Un certain soir d'été (danse) et Christiane Frenay offrait Un certain soir d'été (peinture), Suzanne Lemoine faisait Baladi, danse du ventre (danse), Louise Ladouceur interprétait Sex in a Box (théâtre), Caroline Osborne, Sandra Blackie, Linda Gagné et Ginette Lemieux présentaient Tour de force (culturisme), Claudine Paquette et Chantal Lamarre interprétaient Le Garde-robe des confessions (théâtre), Danièle Trépanier, Michelle Courchesne, Mylène Roy et Francine Côté proposaient Barbie fait du théâtre (théâtre), Louise Laprade y allait de Gros plan - le baiser du 20 avril 1979 (vidéo), José Duclos proposait son installation La Robe d'amour, Johanne McDermott offrait son acte photographique Fétichisme, Christine Palmieri y allait d'une peinture installation, La Nuit aux chats, Louise Prescott y allait de son installation On Pur(po)se, Jennifer Rodriguez contribuait avec son installation sculpture Un Lieu, Marie-Claude De Bouthillier, Denise Laperrière, Christine Lajeunesse, Diane O'Bomsawin, Gigi Perron, Anne Thibault et Monique Vézina proposaient de la peinture en direct alors que Marine Deslauriers et Renée Lavaillante contribuaient avec du dessin en direct.
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