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  • Photo du rédacteurYanik Comeau

25 octobre

Dernière mise à jour : 25 oct. 2023

Naissances de Jean Duceppe et de Joël da Silva, le 25 octobre a aussi connu des créations. Vive le théâtre!


1923: Naissance de Jean Duceppe


«À sa mort, une partie de l'âme du Québec a disparu,» dixit Michel Vaïs dans le Dictionnaire des artistes du théâtre québécois. «Celui qui avait bâti une compagnie vouée à un théâtre d'émotion et d'identification était le plus connu et le plus adulé des acteurs québécois». Né dans le quartier du «Faubourg à m’lasse» à Montréal, Jean Duceppe, né Jean Hotte, est le cadet d’une famille de dix-huit enfants. Il n’a que 2 ans lorsque sa mère meurt et à peine 9 ans lorsque son père quitte ce monde à son tour. Il est alors recueilli par sa sœur aînée, nous rappelle sa biographie sur le site de la compagnie qu'il a fondée. C'est en donnant la réplique aux élèves de Sita Riddez qu'il s'initie au théâtre, lui qui n'a pas les moyens de se payer de tels cours à l'époque. Rapidement, on lui découvre un talent certain, mû par une passion qu'il gardera jusqu'à son dernier souffle. Il jouera avec L'Arcade (34 pièces en six ans!). participera aux tournées d'Henry Deyglun et interprétera souvent des rôles plus vieux que son âge tout au long de sa carrière qui s'étalera sur plus de cinquante ans. Comme le rappelle Michel Vaïs, «il est habile dans tous les rôles, mais découvre vite une facilité à jouer les truands, les chefs, les pères de famille.» Il participera à la création de Bousille et les Justes de Gratien Gélinas, deviendra une des muses de Marcel Dubé qui lui écrira plusieurs de ses plus grands personnages (le détective Ledoux dans Zone, Max dans Un Matin comme les autres, Georges dans Pauvre Amour, Victor dans Les Beaux Dimanches, Gaston dans Florence, William dans Bilan,...) qu'il jouera à la scène et à la télé (téléthéâtres et téléséries) et sera le premier Stan Labrie dans Les Plouffe à la télé. Quand Paul Hébert le dirigera en Willy Loman dans Mort d'un commis-voyageur d'Arthur Miller et en Duplessis dans son adaptation de Charbonneau et le Chef de John Thomas McDonough au Trident à Québec, Duceppe fondera sa deuxième compagnie (il avait fondé le Théâtre des Prairies à Joliette qui connaîtra de beaux succès, particulièrement en été, pendant 21 ans), celle qui portera son nom, sur la présentation de ces deux pièces aux Montréalais. Dès la première saison, ce sont 152 262 spectateurs qui se rueront au Théâtre Port-Royal de la Place des Arts pour découvrir un théâtre qui les touche, leur parle, dans lequel ils peuvent se reconnaître comme Québécois, Canadiens, Nord-Américains. Patriote et militant, Jean Duceppe s'impliquera en marge de la politique, tant par ses actions et ses prises de parole à la radio et sur différentes tribunes publiques (on n'oubliera jamais son discours enflammé de la Saint-Jean-Baptiste en 1990 quelques mois seulement avant son décès) que comme président de l'Union des Artistes de 1957 à 1959. Tout en jouant régulièrement sur les planches du Port-Royal, il ne cessera de jouer à la télé (le vieux Candy dans le téléthéâtre mémorable de Des Souris et des Hommes de Steinbeck réalisé par Paul Blouin, Rue des Pignons, Terre humaine, Monsieur le Ministre et Robert et compagnie coécrit par son dauphin, Michel Dumont) et au cinéma (Mon Oncle Antoine de Claude Jutra, Les Colombes et Bingo de Jean-Claude Lord, Les Vautours de Jean-Claude Labrecque, Le Vieillard et l'enfant de Claude Grenier). À la scène, il programmera les grandes oeuvres du théâtre américain (Arthur Miller, Eugene O'Neill, Neil Simon, Tennessee Williams, Edward Albee, Jason Miller, George Sibbald, Paul Osborn, John Pielmeier, Michael Cristofer...) et britannique (Harold Pinter, Arnold Wesker, Alan Ayckbourn, les comédies de Ray Cooney,...), quelques classiques québécois (Gratien Gélinas), des créations de chez nous (Françoise Loranger, Antonine Maillet, Guy Dufresne, Roch Carrier, Jean Daigle, Michel Tremblay, Elizabeth Bourget, Jean Barbeau, Pierre Morency, Marie Laberge, René-Daniel Dubois, Claude Meunier-Louis Saïa, Anne Legault...), donnera à Broue la visibilité qui la catapultera dans le firmament du théâtre québécois et jouera lui-même jusqu'à la toute fin de sa vie, malgré les complications liées à son diabète. Je garde un souvenir impérissable de ses performances en Duplessis dans Charbonneau et le Chef aux côtés de Michel Dumont, Jim, le patriarche, dans Le Clan de George Sibbald, Henri Blouin dans État civil: célibataire de Wendy Wasserstein, Juré no. 9 dans Douze Hommes en colère de Reginald Rose, Télesphore Tremblay dans Le Gars de Québec de Michel Tremblay d'après Le Revizor de Gogol et le grand-père Ben dans Bonjour Broadway! de Neil Simon, son dernier rôle à la scène. Vous avez été une inspiration et je garde un souvenir précieux de nos rencontres au fil des années alors que j'étais toujours adolescent, monsieur Duceppe. J'espère que vos retrouvailles avec monsieur Dumont ont été touchantes.


Jean Duceppe en Willy Loman dans Mort d'un commis-voyageur d'Arthur Miller. (Photo: François Brunelle)


1959: Naissance de Joël De Silva

Fils des comédiens Jean-Marie da Silva et Lise Leclerc, reconnus également comme pédagogues et fondateurs du Café-théâtre Quartier-Latin et du Studio-Théâtre da Silva à Sainte-Sophie-de-Lacorne, Joël da Silva est un enfant de la balle tout comme sa soeur Marie-Hélène, également active en théâtre pour la jeunesse. Né à Montréal, Joël da Silva est auteur dramatique, metteur en scène, musicien et comédien. Après avoir interrompu sa formation en interprétation au Cégep Lionel-Groulx en 1980, il participera à la création collective Pourquoi papa s'endort au théâtre?, écrira, jouera, mettra en scène et composera au sein du Théâtre de la Cannerie et participera aux spectacles estivaux du Théâtre Pince-Farine pour lequel il cosigne le spectacle L'Attraction céleste, un spectacle de rue en 1984. En 1987, il écrit met en scène et compose la musique pour La Goutte, un spectacle que produit Le Moulin à Musique que dirige sa soeur Marie-Hélène. Ce spectacle annonce toute son oeuvre. En 1989, il crée son premier spectacle solo avec le Théâtre de Quartier, La Nuit blanche de Barbe-Bleue, pièce qui le consacrera comme artiste de scène, performeur, artiste multidisciplinaire et qu'il promènera en tournée au Canada et en France pendant huit ans. Elle sera par la suite reprise dans les années 2000. Avant qu'il ne fonde le Théâtre Magasin en 1999, compagnie de théâtre jeune public qui s'inscrit dans sa démarche d'artiste libre penseur et anti-conformiste, qui deviendra son terrain de jeu, son laboratoire, ses textes sont déjà montés par le Théâtre de l'Arrière-Scène, le Théâtre de l'Avant-Pays et le Moulin à Musique avec lequel il collabore toujours (Un Violon sur l'épaule se méritera le prix Opus de la Meilleure production jeunesse en 1995, suivront La Maîtresse rouge, L'Aube et Créatures dont il est cocréateur avec Marie-Hélène). Avec le Magasin, on aura droit à Le Magasin des Mystères (nouvelle administration), Émile et Angèle, correspondances (prix des spectateurs de L'Arrière-Scène), La Chanson du fou, Le Petit Matériau rouge, Le Temps des Muffins, Petite Fête chez Barbe-Bleue, La Nuit de la patate et Panique dans le piano! Bonne fête, Joël!


Joël da Silva interprète le petit Benoît Beaulieu dans sa pièce La Nuit blanche de Barbe-Bleue, un garçon obsédé par le conte de Perrault et qui en deviendra le personnage principal. (Photo: Yves Renaud)


1978: Création de Ô travail (collectif du Théâtre Le Parminou, Victoriaville)


C'est à Victoriaville, sa résidence, que le Parminou présente sa création collective Ô travail pour la première fois. Comme la majorité des spectacles de la compagnie, il partira en tournée à travers le Québec l'hiver suivant. Ce spectacle de «clowns politiques» met en vedette Yves Dagenais qui met déjà à contribution son personnage d'Omer Veilleux, Hélène Desperrier et Jean-Léon Rondeau, deux des cofondateurs de la compagnie. Dans la Revue JEU, Lise Armstrong et Johanne Mongeon consacrent un papier fascinant à la création de ce spectacle.



2017: Création de Les Secrets de la Petite Italie de Steve Galluccio dans une mise en scène de Monique Duceppe à la Compagnie Jean Duceppe (Montréal)


C'était tellement à propos que, durant sa dernière année à la barre de la direction artistique de la Compagnie Jean Duceppe, Michel Dumont programme la plus récente pièce de Steve Galluccio, lui qui avait donné un de ses plus gros succès à la compagnie, Mambo Italiano. Fidèle à Galluccio, Dumont avait aussi présenté Chroniques de Saint-Léonard sur la scène de Duceppe. Toute aussi fidèle, Monique Duceppe signait la mise en scène de cette nouvelle création qui mettait en vedette François-Xavier Dufour, Davide Chiazzese, Michel Dumont, Roger La Rue, Danièle Lorain, Marie Michaud et Pascale Montreuil.



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