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Photo du rédacteurYanik Comeau

19 février

Dernière mise à jour : 26 oct. 2023

Que s'est-il passé dans le monde du théâtre québécois? Nos éphémérides se veulent la mémoire du milieu. Aidez-nous à être le plus complets possible!


1978: Décès d’Ovila Légaré

Comédien incontournable du xxe siècle au Québec, Ovila Légaré s'éteignait en 1978 à l'âge de 76 ans. Il est devenu acteur un peu par hasard, nous explique Jean-Marc Larrue dans le Dictionnaire des artistes du théâtre québécois, puisqu'au départ, il était surtout typographe et folkloriste. C'est un accident qui l'empêchera de poursuivre son métier de typographe. Avec sa voix grave, il deviendra caller de «sets carrés» et, éventuellement, se retrouvera dans les revues de Conrad Pelletier au Monument-National (Veillées du bon vieux temps en 1921). Il jouera comme comédien amateur mais deviendra rapidement professionnel grâce à son talent naturel, à l'époque où les écoles et les formations étaient plus rares. Toujours selon Jean-Marc Larrue, «en 1930, il participe à l'aventure de renouveau artistique du Stella en même temps qu'il se produit à la Société canadienne d'opérette d'Honoré Vaillancourt.» Deux ans plus tard, il fonde sa propre troupe et montera ses propres pièces parce que - oui - il est aussi auteur. Avec L'Équipe de Pierre Dagenais, ce sera la consécration lorsqu'il triomphera dans Marius et Fanny de Marcel Pagnol, toujours au Monument-National. Il jouera à la fois à la radio (notamment dans Nazaire et Barnabé, une série humoristique à CKAC pour laquelle il écrit les textes, Le Ralliement du rire pendant 10 ans et le rôle principal dans Le Curé du Village, un radioroman qui débutera en 1935 jusqu'en 1938 avant de reprendre de 1949 à 1955), à la télé (Le Survenant de Germaine Guèvremont et Sous le signe du lion de Françoise Loranger, entre autres) et au cinéma (16 films dont le célèbre I Confess qu'Alfred Hitchcock a tourné au Québec). Il a aussi été le père mémorable dans Un Simple Soldat de Marcel Dubé.


2003: Création de Le Passé antérieur de Michel Tremblay dans une mise en scène d’André Brassard par la Compagnie Jean Duceppe (Montréal)

Après nous avoir fait connaître Albertine à 30 ans, 40 ans, 50 ans, 60 ans et 70 ans, Michel Tremblay remonte dans le temps encore une fois et nous présente Albertine au coeur de la crise économique de 1930 alors qu'elle n'a que 20 ans. Interprétée par Violette Chauveau, Albertine est entourée de sa mère (Victoire, jouée par Rita Lafontaine), sa soeur Madeleine (qu'on a connue dans Albertine, en cinq temps et dans Le Vrai Monde?, qui était jouée ici par Isabel Richer), son frère Édouard (que nous avons connu dans En pièces détachées, les Chroniques du Plateau Mont-Royal, tout particulièrement La Duchesse et le Roturier et bien sûr, La Duchesse de Langeais, joué dans cette pièce par le jeune Vincent Giroux) et son éventuel beau-frère Alex (Le Vrai Monde? joué par Sylvain Bélanger qu'on avait déjà vu dans 24 poses: portraits de Serge Boucher chez Duceppe, entre autres, et avant ça à sa création au Théâtre d'Aujourd'hui, lui qui en est maintenant le directeur artistique!). Pas la meilleure pièce de Michel Tremblay, mais même un Tremblay plus ordinaire, c'est quand même un très bon texte.

Je me rappelle, quand j'ai vu cette pièce, m'être demandé si le problème n'était pas davantage au niveau de la distribution, particulièrement que Violette Chauveau n'était pas dans son élément ici.








2008: Création de Bacchanale d'Olivier Kemeid, mise en scène de Frédéric Dubois, une coproduction de Trois Tristes Tigres et le Centre du Théâtre d'Aujourd'hui, mise en scène de l'auteur, présentée sur la scène principale du CTDA (Montréal)


Violette Chauveau, Johanne Haberlin, Michelle Rossignol, Marie-Claude Giroux, Isabelle Roy et Isabelle Vincent composent la distribution de cette pièce d'Olivier Kemeid. «Bacchanale. Six femmes serveuses dans un vaste bar montréalais. Un antre de libations. Six femmes qui représentent chacune une tranche d’âge, une posture, une révolte. Six cris, puis un seul, celui de la bacchanale.

Les serveuses sont dans un bar, notre monde, et elles s’expriment dans une langue rugueuse, notre langue. Parfois elles s’échappent, et l’on sent poindre de vieilles pulsions héritées des premiers temps. Pulsions qui prennent de plus en plus de place. Hécube qui dort sous Monique ne demande qu’à se réveiller… Les sénateurs romains condamnaient les rites orgiaques des bacchantes pour une seule raison: les hommes qui y étaient initiés étaient si débauchés qu’ils ne pouvaient plus tenir une arme. Ne plus pouvoir tenir une arme, juste pour cela, il n’y a rien de plus beau qu’une bacchanale.

Cette pièce est le continent noir de la déraison, de l’irrationnel. On y livre ce qui ne peut être dit raisonnablement aujourd’hui. Un théâtre pulsionnel qui mélange attirance et effroi. Un grondement sourd qui ébranle les fondations. C’est de cette peur que traite Bacchanale, une peur qui se mêle, qui se fusionne avec un amour immodéré pour ces femmes. Qu’est-ce qui se serait passé si Albertine, au lieu de souffrir le calvaire, avait eu la possibilité de jouir? Je vais vous dire ce que j’en pense : le Plateau Mont-Royal aurait brulé au grand complet. C’est ce feu que je veux montrer sur scène.» - Olivier Kemeid



2008: Création de Un Jour ou l’autre de Brigitte Poupart à Espace GO, une production TransThéâtre (Montréal)


TransThéâtre présentait la toute nouvelle création de Brigitte Poupart mise en scène par l'auteure avec Michel Monty et mettant en vedette l'auteure avec Betty Bonifassi, Enrica Boucher et Monique Mercure. Cette pièce prenait comme point de départ le mythe de Jeanne d’Arc pour «visiter des fragments de son héritage à travers l’Histoire. On suit le parcours croisé de différentes femmes autour d’une correspondance qui traverse les époques. Ces femmes sont révolutionnaires, cheffes politiques ou encore vivent dans l’anonymat. Des femmes qui vont au bout d’un idéal et qui ont toutes, sans le savoir, un lien de filiation particulier avec Jeanne d’Arc. En contre-point à ses propres textes, Brigitte Poupart a inséré des correspondances, dont celles de Georges Sand, Louise Michel et Yolanda Pulecio, la mère d’Ingrid Bétancourt». Cette citation est tirée du site de TransThéâtre.


2013: Création de Furieux et désespérés d'Olivier Kemeid, une coproduction de Trois Tristes Tigres et le Centre du Théâtre d'Aujourd'hui, mise en scène de l'auteur, présentée sur la scène principale du CTDA (Montréal)


Émilie Bibeau, Marie-Thérèse Fortin, Maxim Gaudette, Mani Soleymanlou, Pascale Montpetit, Denis Gravereaux et Johanne Haberlin compose la distribution de cette nouvelle pièce d'Olivier Kemeid. «Mathieu, un jeune Québécois, se rend pour la première fois de sa vie au pays de ses ancêtres. Empli d’enthousiasme et de curiosité, il affronte les nombreux obstacles qui jonchent sa route afin de rejoindre le lieu de naissance de son père, au cœur d’une grande ville dont les splendeurs du passé ressemblent de nos jours à des vestiges… Alors qu’il est reçu comme un prince par Béatrice, la cousine de son père, la carte postale vole en éclats lorsque Nora, la fille de Béatrice, et Eryan, un homme d’une autre religion, font irruption dans l’appartement. Participant tous deux au mouvement de révolte qui est en train d’embraser tout le pays, liés par un amour impossible, ils feront plonger Mathieu tête première dans une saison en enfer, qu’on a appelé ailleurs «le printemps».»



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