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Photo du rédacteurYanik Comeau

18 mars

Dernière mise à jour : 8 mars

En ce 18 mars, Théâtralités vous partage quelques jalons qui ont marqué le théâtre québécois.


1893: Naissance d’Olivier Guimond père

C'est à Sudbury en Ontario qu'est né le père du Olivier Guimond très connu des Québécois. Avec sa femme Effie MacDonald et le couple Arthur et Juliette Petrie, il est considéré le fondateur du théâtre burlesque québécois. C'est avec Nosey Black, un artiste de vaudeville de New-York qu'il commence sa carrière à Ottawa, en anglais, pendant la Première Guerre Mondiale. Comme les spectateurs ne sont pas assez nombreux ou payants pour faire vivre sa famille, il multiplie les emplois alimentaires et, selon la légende, il aurait rencontré Arthur Petrie alors qu'il cirait des chaussures à la gare d'Ottawa. C'est d'abord comme porteur de bagage que Petrie l'embauche dans la Troupe Petrie mais il demande occasionnellement à Guimond de divertir le public pendant les changements de décor ! Tu parles d'une façon de faire ses classes ! Le personnage de Tizoune, dont le nom a été proposé par Petrie, est un joyeux nono, «figure sublime de l'incompétence universelle, comme le Charlot de Charlie Chaplin,» comme l'affirme l'historien Jean-Marc Larrue dans le Dictionnaire des artistes du théâtre québécois. Son talent comique et son imagination lui permettent rapidement d'être adopté par le public. Il a cet équilibre entre le comique et le touchant qui le rend séduisant. Il deviendra une des têtes d'affiche de la troupe tant au Starland (Monument-National) qu'au King Edward en face, sur Saint-Laurent. En 1922, fort de son énorme succès, il se sépare de Petrie pour partir sa propre troupe. Sa principale danseuse est Effie Mac. En 1930, Petrie et Guimond fusionnent leurs troupes pour former la plus importante compagnie de théâtre burlesque au Québec. Ils prennent possession du Théâtre National (près du Métro Beaudry, là où se font les enregistrements de Belle & Bum maintenant, entre autres) qui devient le haut lieu du burlesque québécois. Comme l'affirme Jean-Marc Larrue, «On doit à Olivier Guimond père d'avoir francisé et québécisé avec succès un genre essentiellement américain à l'origine.» Son fils aura été un des exemples de disciple qui surpasse le maître et aura reconnu à son père la paternité du personnage de Tizoune qu'il a repris. Olivier Guimond père est mort à Montréal à 61 ans le 9 octobre 1954.


1968: Naissance de Brigitte Poupart

photo La Presse


Comédienne, metteure en scène et cofondatrice de Transthéâtre avec son conjoint Michel Monty, Brigitte Poupart a été formée au Conservatoire d'art dramatique de Montréal. Très appréciée comme comédienne, elle est sollicitée par les théâtres institutionnels, mais joue surtout avec les plus petites compagnies, séduite par l'exploration et le théâtre plus expérimental. On la verra dans Les Beaux Dimanches au TNM et dans Vol au-dessus d'un nid de coucou chez Duceppe, deux productions dirigées par Lorraine Pintal, et dans le Tit-Coq que monte Michel Monty au Théâtre Denise-Pelletier. Plus récemment, elle était de la création de Bonne retraite, Jocelyne de Fabien Cloutier à La Licorne puis au Trident à Québec ainsi qu'en tournée. Son travail avec Transthéâtre a donné naissance à de belles créations dont Défilé des canards dorés d'Hélène Mercier et W.C. qu'elle crée avec Marie Michaud. Plus récemment, on a pu voir sa pièce Un jour ou l'autre et des collaborations avec le danseur et chorégraphe Dave Saint-Pierre, tant avec Transthéâtre (What's Next!) qu'avec les Productions Dave Saint-Pierre (Un peu de tendresse bordel de merde! et La Pornographie des âmes). Ses collaborations avec Momentum remontent à la pièce de Jean-Frédéric Messier Le Dernier Délire permis. Elle a aussi participé à Diskotëk de Sylvie Moreau, 7 façons d'apprêter un cadavre et La Boîte avec cette compagnie. Elle retrouve ses complices de Momentum Sylvie Moreau et François Papineau dans la comédie télé Catherine dans un rôle qui lui vaut une nomination aux Gémeaux. Au petit écran, on la voit aussi dans Musée Eden, Mémoires vives, Unité 9, Léo et 5e rang entre autres. Au cinéma, on a pu la voir récemment dans Les Affamés de Robin Aubert, dans Avant qu'on explose de Rémi St-Michel et dans Les Salopes ou Le Sucre naturel de la peau de Renée Beaulieu, entre autres. Bonne fête, Brigitte!


1994: Création de La Fille de Christophe Colomb de Réjean Ducharme, mise en scène de Martin Faucher, à la Salle Jean-Claude Germain du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui (Montréal) avec Markita Boies


Un de mes grands regrets théâtraux est de ne pas avoir vu Markita Boies, une de mes comédiennes préférées, dans son solo La Fille de Christophe Colomb dirigé par Martin Faucher, celui-là même qui nous avait donné À quelle heure on meurt? et qui, plus tard, a refait équipe avec Markita pour présenter Autour du Lactume. La Fille de Christophe Colomb a été créé à la salle Jean-Claude-Germain et a été repris plusieurs fois comme en témoigne l'affiche de cette reprise dans la salle principale. Heureusement, en juin 2021, Markita reprenait ce spectacle en lecture publique sur la scène du Théâtre Jean-Duceppe.


1997: Création de Terrains vagues de Michel Nadeau, mise en scène de l'auteur, une production du Théâtre du Trident (Québec) présentée à la Salle Octave-Crémazie du Grant Théâtre de Québec


Inspirée de Rashômon, pièce tirée du film du réalisateur Akira Kurosawa, la pièce de Michel Nadeau mettait en vedette Normand Lévesque, Linda Laplante, Marco Poulin, Simone Chartrand, Line Nadeau, Richard Fréchette, Matieu Gaumond et Martin Bélanger.


2003: Décès de Gatien Payette


Né à Joliette le 14 juillet 1936, Gatien Payette a été un de nos premiers concepteurs d'éclairage. Après ses études au Collège Sainte-Marie où il a été l'élève de Georges Faniel, le technicien du collège rattaché au théâtre, il apprend rapidement et devient non seulement un excellent éclairagiste mais un technicien hors pair, nous apprend feue Renée Noiseux-Gurik dans le Dictionnaire des artistes du théâtre québécois. C'est lui qui installe le système d'éclairage dans le Théâtre Stella en 1960, la salle qui deviendra la résidence du Théâtre du Rideau Vert. En 1967, on lui demande de rénover le système d'éclairage du Gesù, une salle qui a désormais 102 ans à l'époque. Ce nouveau système, il en fera profiter la Nouvelle Compagnie Théâtrale de Georges Groulx, Françoise Graton et Gilles Pelletier pour qui il signe 42 conceptions d'éclairage jusqu'à son déménagement dans l'ancien cinéma Granada qui sera rebaptisé Théâtre Denise-Pelletier et qui se construit un petit frère siamois, la Salle Fred-Barry. C'est encore à Payette que l'on confiera le réaménagement et l'aménagement des systèmes d'éclairage en 1977. En 1972, lorsque le Théâtre du Nouveau Monde prend possession du bail de la Comédie-Canadienne que lui cède Gratien Gélinas, ses dirigeants donnent le même genre de mandat à Payette. «En fondant, en 1971, la compagnie AUVITEC (vente et location), il met à la disposition des éclairagistes d'importants moyens techniques leur permettant de développer et de parfaire l'aspect visuel des productions théâtrales,» explique Renée Noiseux-Gurik. «Aujourd'hui, tous les théâtres jouissent de consoles à mémoire, et l'ordinateur en est une composante essentielle; il est responsable de l'assemblage de bon nombre de ces consoles.» Pendant 24 ans, Gatien Payette a aussi été directeur technique du Conservatoire d'art dramatique de Montréal. En 1994, il a créé une fondation qui porte son nom pour reconnaître le travail des artistes et artisans de l'arrière-scène en leur offrant des bourses. Il n'avait que 66 ans au moment de son décès mais ses nombreux legs lui survivent toujours.

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