On se rappelle d'un créateur inoubliable aujourd'hui dans les éphémérides du théâtre québécois.
1949: Naissance de Pierre-A. Larocque
Natif de Mont-Laurier, Pierre-André Larocque était écrivain, metteur en scène, acteur et scénographe à ses heures. Autodidacte, il se passionnait adolescent pour les oeuvres de Genet, Duras et Robbe-Grillet. Dès son arrivée à Montréal, il s'affirme rapidement comme un des créateurs les plus originaux de la scène expérimentale montréalaise, se joignant à Jacques Crête qui vient de fonder L'Eskabel. Il écrit des textes de réflexion dans Le Baroque, «organe maison (1976-1978)», nous dit Gilbert David dans le Dictionnaire des artistes du théâtre québécois. Il y monte ses premiers spectacles: Opéra-fête, La Dernière Scène et La Chambre pourpre de l'archevêque. En 1979, il quitte L'Eskabel pour fonder le groupe Opéra-Fête avec lequel il se permet «d'explorer une esthétique où le kitsch et la vulgarité se conjuguent volontiers à des images archétypales ou fantasmagoriques», dixit Gilbert David. En plus de L'Usage des corps dans la Dame aux camélias (1981), il développe, en collaboration avec Yves Dubé, Splendide Hôtel, un projet ambitieux qui consiste en une série de neuf spectacles théâtraux et de performances qui demeurera inachevée: Générique et fin (1982), Luna Hollywood I, II et III (1983) et Ultraviolet (1986), «sans doute la réalisation la plus achevée de cet auteur et concepteur scénique qui a puisé dans un imaginaire à la jonction de l'hyperréalisme et de ce qu'on allait appeler le théâtre de l'image». Il fait une maîtrise en art dramatique à l'UQAM avant de mourir prématurément deux jours après ses 40 ans en 1989. Une carrière qui aura duré une quinzaine d'années laissant derrière lui une vingtaine de mises en scène mémorables mais ayant tristement laissé la critique officielle et les organismes subventionnaires indifférents, nous rappellera Gilbert David. Pierre-A. Larocque est néanmoins un des précurseurs de ce qui s'est fait hier et se fait aujourd'hui, directement ou indirectement, chez Momentum, au MainLine, à La Chapelle Scènes Contemporaines, à l'Usine C...
Comments