Le 15 février est une journée faste en éphémérides pour le théâtre québécois. Venez voir tout ce que nous avons à vous raconter. Rideau!
1955: Décès d’Henri Letondal
Comédien né à Montréal en 1901, Henri Letondal n'avait que 53 ans quand il est mort des suites d'une crise cardiaque à Burbank en Californie. Né dans une famille de musiciens, il s'initie très jeune au violoncelle et fait du théâtre au Collège Sainte-Marie. À partir de l'âge de 14 ans, il écrit et fait jouer de ses courtes pièces qui seront publiées dans un recueil intitulé Fantoches en 1922. Il se rendra à Edmonton pour entreprendre des études de droit mais reviendra rapidement à Montréal pour se consacrer à la musique, joignant un quatuor à cordes. Il laissera tomber la musique pour se tourner vers la littérature et le théâtre devenant même critique pour La Patrie et La Lyre. Il fondera le Petit Théâtre, mais cette compagnie ne donnera qu'une seule représentation d'une pièce créée par Jacques Copeau au Vieux-Colombier à Paris, Le Paquebot Tenacity. Il participera ensuite à bon nombre de revues et se fera remarquer pour ses talents de compositeur, de comédien fantaisiste et de chanteur. Lorsqu'il partira pour Hollywood à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, il décrochera de petits rôles au cinéma, jouant des personnages qui requièrent un accent français, notamment dans Gentlemen Prefer Blondes aux côtés de Marilyn Monroe et Jane Russell.
1962: Naissance de Philippe Soldevila
Natif de Québec, le metteur en scène Philippe Soldevila a commencé sa carrière comme assistant de Robert Lepage pour une dizaine de productions parmi lesquelles les très marquantes La Trilogie des dragons, Les Plaques tectoniques et Les Sept Branches de la rivière Ota. Comme directeur artistique du Théâtre Sortie de Secours à partir de sa fondation à Québec en 1989, il a monté plusieurs de ses propres textes dont Le Miel est plus doux que le sang (coécrit avec Simone Chartrand et repris en 2016 au Théâtre Denise-Pelletier et en 2019 au Périscope), Exils (coécrit avec Robert Bellefeuille), Chroniques de la vérité occulte (d'après Pere Calders) et Le Magicien prodigieux (d'après Calderon de la Barca), mais aussi des oeuvres de Pierre Yves Lemieux, Hélène Robitaille, Simone Chartrand et Rahul Varma. Plusieurs autres compagnies ont fait appel à lui également, notamment le Théâtre d'Aujourd'hui (Des fraises en janvier d'Evelyne de la Chenelière et sa reprise chez Duceppe), le Théâtre du Rideau Vert (Quatuor de Ronald Harwood), La Manufacture (Doldrum Bay de Hilary Fannin), Populus Mordicus (Faust, pantin du diable de Marie-Christine Lê-Huu) ainsi que le Théâtre des Confettis pour des productions jeunes publics (Partie de quilles chez la Reine de coeur de Jean-Frédéric Messier et Conte de la lune qu'il a écrit à partir d'une oeuvre de Pere Calders et qui a remporté le Masque de la meilleure production jeunes publics en 2006). Philippe Soldevila a aussi traduit et adapté des pièces en plus de signer une mise en scène à l'Opéra de Québec, L'Enfant et les sortilèges de Maurice Ravel. Plus récemment, il a signé des spectacles avec ses complices Christian Essiambre et Pierre-Guy Blanchard, Les Trois Exils de Christian E. et Le Long Voyage de Pierre-Guy B. présentés au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui, au Centre National des Arts (Ottawa), à Québec et en Acadie. Bonne fête !
1965: Création de Une maison… un jour… de Françoise Loranger au Théâtre du Rideau Vert
En 1965, quand le Théâtre du Rideau Vert a créé Une maison... un jour... de Françoise Loranger, la compagnie d'Yvette Brind'Amour et Mercedes Palomino appelait encore son théâtre Le Stella. Sur scène, Georges Groulx dirigeait Gérard Poirier, Yvette Brind'Amour, Monique Miller, Benoit Girard, François Tassé, André Cailloux et Geneviève Bujold.
1978: Création de Mascarade de Micheline Bernard et Manon Vallée dans une mise en scène de Martine Rioux au Café-théâtre Le Hobbit (Québec)
1978: Création de Ida Lachance de Louise Roy et Louis Saia au Centre d’essai Le Conventum (Montréal) par Les Productions du Rideau de Tweed
Avant d'obtenir un énorme succès avec Une Amie d'enfance et Bachelor qu'ils ont co-écrite avec Michel Rivard, Louise Roy et Louis Saia ont écrit Ida Lachance, une fresque à 39 personnages pouvant être jouée par six comédiens, trois hommes et trois femmes. Sur le site du CEAD, voici la description que l'on peut lire de cette pièce: «Une jeune femme enceinte d'un amant de passage part à la recherche de celui-ci, au cours d'un voyage qui l'amènera à parcourir toute la province et à croiser sur son chemin une galerie de personnages très particuliers dans des univers quelquefois étranges. Une fresque de la psyché québécoise sur un ton drôle et touchant.»
1982: Naissance de Simon Boulerice
Auteur, comédien, chroniqueur, Simon Boulerice est originaire de Saint-Rémi en Montérégie. Diplômé de l’Option-théâtre du Cégep Lionel-Groulx en 2007, il avait déjà fait des études en littérature et en danse, ce qui pourrait expliquer la création de son one-man show présenté à la Salle Jean-Claude-Germain en janvier 2010, Simon a toujours aimé danser (récipiendaire du Prix de la création francophone Fringe 2007, solo de l’année lors du Festival LGBT en décembre 2007, et spectacle invité dans le cadre du OFFTA 2008).
Pour Abat-Jour Théâtre, outre Simon a toujours aimé danser, il a écrit Les Filles d’Agamemnon (Fringe 2006), Qu’est-ce qui reste de Marie-Stella ? (drame musical présenté à la Petite Licorne en août et septembre 2008), La Condition triviale, Pig et Martine à la plage, un solo pour son amie Sarah Berthiaume dont il a signé la mise en scène et qu'il a adapté pour la télé en 2022. Il cosigne et joue dans Comme vous avez changé, présentée à la salle Fred-Barry en 2008. Sa première pièce jeune public, Éric n’est pas beau, a été travaillée en lecture au théâtre Les Gros Becs en mai 2008, durant les festivités entourant le 400e de Québec et proposée au Jamais Lu à Montréal, en 2009, avant d'être produite par le Théâtre du Gros Mécano en coproduction avec Les Anges Nus (France). En plus de participer à plusieurs collectifs et spectacles de contes comme Contes urbains et Les Zurbains, Simon a écrit autant pour la jeunesse que pour les adultes des romans, des contes, des albums, des récits. Sa pièce Edgar Paillettes a été coproduite par L'Arrière Scène, La Manivelle Théâtre (France), La Montagne Magique (Belgique) et La Comédie de l'AA (France). En tant que comédien, il a tenu le rôle-titre dans Stanislas Walter Legrand, une production du Théâtre de L’Arrière Scène en tournée au Québec et en Europe. Depuis quelques années, on l'entend et on le voit comme collaborateur régulier à Plus on est de fous, plus on lit à la première chaîne d'Ici Radio-Canada et à Cette année-là avec Marc Labrèche à Télé-Québec. Ses téléséries Six degrés, Géolocaliser l'amour et Chouchou ont toutes remporté de beaux succès. Bonne fête, Simon!
1984: Création de Julie des Hivers de Rachel Lepage dans une mise en scène de Matieu Gaumond au Théâtre La Bordée (Québec)
La distribution de cette création comprenait Marie St-Cyr, René Massicotte, Louis-Georges Girard, Janine Angers et Gaston Hubert.
2009: Création de Les Guerriers Facebook de Mathieu Quesnel et Ian-Thierry Murchison dans une mise en scène de Justin Laramée à La Petite Licorne (Montréal), une production du Théâtre de La Grosse Jambette
À la création, la distribution comprenait David Laurin, Catherine-Amélie Côté, Mathieu Quesnel, Ian-Thierry Murchison, Léa Simard et Guillaume St-Amand. Avec la collaboration de Marika Lhoumeau, Valérie Deault et Éric Jean.
2012: Création de L'Oratorio de Noël de Michel Tremblay dans une mise en scène de Serge Denoncourt à la Compagnie Jean Duceppe (Montréal)
Après plusieurs années d'absence du théâtre, Raymond Bouchard revenait en force dans ce rôle colossal, Noël, un père de famille en perte d'autonomie, revisité par les membres de sa famille à différents âges. Kim Despatis, Monique Spaziani, Ginette Morin, Gabriel Lessard, Johnatan Gallant, Pierre-François Legendre, Meggie Proulx Lapierre, Maude Laurendeau et Marie-Chantale Perron l'entouraient sur scène. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un grand texte de Michel Tremblay, comme on dit toujours, un Tremblay moyen, c'est quand même un Tremblay.
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