Théâtralités célèbre le théâtre dans ce qu'il a de plus beau, de plus créatif, de plus touchant, de plus drôle, de plus triste. Bonne lecture!
1995: Décès de Mia Riddez
Bien qu'elle soit surtout connue pour son travail de scénariste à la télévision de Radio-Canada (Rue des Pignons dont elle a repris l'écriture après la mort subite de son mari Louis Morriset en 1968, téléroman dans lequel elle joue déjà, Terre humaine qu'elle créera et qu'elle coécrira avec sa petite-fille Dominique Drouin pour les dernières saisons, et Le Grand Remous qu'elle coécrira toujours avec Dominique Drouin), Mia Riddez, née à Lyon en France le 28 février 1914, est la fille du chanteur d'opéra Jean Riddez et la soeur de la comédienne et professeure de théâtre, Sita Riddez. Sa carrière de comédienne débutera dans les radioromans de Robert Choquette, La Pension Velder et Métropole. Après un bref séjour à New York en 1935, elle revient à Montréal où elle joue au Stella, au Magestic, au Théâtre National, à L'Arcade, à L'Impérial, aux Variétés Lyriques ainsi qu'au cabaret Allô Paris aux côtés de Gratien Gélinas dans des revues d'Henri Letondal. Bien qu'elle ait collaboré aux textes des séries dramatiques de son mari tout au long de leur mariage, elle n'avouera cette collaboration qu'au décès subit de celui-ci en 1968. Elle sera la première femme à accéder à la présidence de l'Union des Artistes (1955 à 1957). Elle jouera dans plusieurs téléthéâtres et fera de l'animation télé aussi. Au théatre, elle sera la Jeanne d'Arc de Jean Anouilh et on soulignera ses performances dans Quand la moisson sera courbée de Roger Saint-Clair à la Comédie Canadienne, Pygmalion de Georges Bernard Shaw, Rhinocéros et Jeux de massacre d'Ionesco avec le Théatre du Nouveau Monde et L'Oiseau bleu de Maeterlinck pendant trois saisons avec le Théâtre du Rideau Vert. Elle meurt à Joliette à l'âge de 81 ans.
2003: Création de L'Impératif présent de Michel Tremblay dans une mise en scène d’André Brassard au Théâtre de Quat’Sous (Montréal)
Dans L'Impératif présent, Michel Tremblay revisitait le père et le fils (Alex et Claude) de sa pièce Le Vrai Monde? sur la scène qui avait vu la création de deux autres de ses duos puissants, Hosanna et Les Anciennes Odeurs. Avec L'Impératif présent, on était plus près de l'univers du deuxième que du premier, profondément ancrés qu'étaient Alex et Claude dans des souvenirs troubles et des questions de fin de vie. Dans Les Anciennes Odeurs, Luc venait retrouver Jean-Marc pour lui demander de venir voir son père mourant à l'hôpital. Dans L'Impératif présent, Claude, le jeune auteur dans Le Vrai Monde?, rend visite à son père en fin de vie, trente ans plus tard. Alex, victime d'un AVC, est muré dans un silence profond. Claude le soigne, le lave, lui parle... et trouve les fondements de son écriture. Quatre ans après son propre AVC, André Brassard dirige Jacques Godin et Robert Lalonde, tous les deux dans leur premier Tremblay (!) si on fait exception de Johnny Mangano pour Godin, tous les deux après avoir été dirigés par Brassard dans le même rôle de Mycroft Mixeudeim dans La Charge de l'orignal épormyable de Gauvreau (Godin au Quat'Sous et Lalonde dans la reprise sur la scène du TNM!). Un duel d'acteurs formidable. La saison suivante, Québec avait droit à sa propre création de la pièce quand Marie-Ginette Guay dirigeait Jacques-Henri Gagnon et Jacques Leblanc sur la scène du Trident en avril 2005.
2009: Création de De l’impossible retour de Léontine en brassière de Bernard Dion et Benoît Paiement, mise en scène de Robert Reid, à la Salle Jean-Claude Germain du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui (Montréal), une production du Groupe de poésie moderne
«Une actrice est congédiée parce qu’elle est trop vieille pour jouer Léontine en brassière dans un théâtre documentaire sur Paul-Émile Borduas et l’art pictural au Canada français. Dans une suite de courts textes désopilants, le spectacle raconte la vengeance de cette comédienne, tout en revisitant l'histoire de Paul-Émile Borduas, mais aussi celle du Canada, depuis Jacques Cartier jusqu'à aujourd'hui.» Benoît Paiement, coauteur, partageait la scène avec Félixe Ross, Christophe Rapin et Christian E. Roy.
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