Des naissances et des créations ont marqué le 12 septembre au fil des années. Voici lesquelles.
1950: Naissance de Reynald Robinson
Natif de Mont-Louis en Gaspésie, le comédien, auteur et metteur en scène Reynald Robinson a d'abord fait des études en arts au Cégep de Matane avant d'obtenir sa formation du Conservatoire d'art dramatique de Québec. En début de carrière, il est des créations collectives du Parminou et du Théâtre de la Gaspésie mais joue également au Trident (La Cuisine de Wesker, Le Paradis sur Terre de Tennessee Williams...) et pour le Théâtre du Gros Mécano (Les Lions de sable) dont il deviendra directeur artistique de 1988 à 1992. Rapidement, l'écriture théâtrale prendra une place importante dans sa carrière. Il s'écrira des rôles sur mesure, parfois, seul ou en tandem (avec Jacques Girard, Psi, Roméo et Julien), pour le Théâtre du Gros Mécano (Le Secret couleur de feu, Bolero, L'Homme, Chopin et le petit tas de bois, Jo et Gaïa la Terre, Lucille in the sky avec un diamant...) ou pour d'autres compagnies, des pièces qui connaîtront des succès publics et critiques (L'Hôtel des Horizons (finaliste Prix du Gouverneur Général), La Salle des loisirs (Masque du meilleur texte original), Blue bayou, la maison de l'étalon (finaliste Prix du Gouverneur Général) et Il était onze heures le soir notamment). Il signe plus de 45 mises en scène en théâtre jeunes publics et adultes confondus, que ce soit au Théâtre des Confettis, au Théâtre de Carton, à La Bordée, au Centre du Théâtre d'aujourd'hui ou dans les écoles de théâtre. Comme comédien, en plus de ses propres textes, il a joué des auteurs étrangers (Caligula de Camus, Les Amis de Kôbô Abe, Le Malade imaginaire de Molière, La Tempête de Shakespeare), mais il sera de nombreuses créations de Claude Poissant (Ce qui reste du désir, Les Enfants d'Irène), Simon Fortin (La Promenade des veuves), Michel Nadeau (Jeanne et les anges), Anne Legault (La Mémoire de Rhéa), Francine Ruel (Les Sables émouvants, tango), François Archambault (La Nostalgie du paradis) et Cédric Landry (Pierre-Luc à Isaac à Jos) pour n'en nommer que quelques-unes. Bonne fête, Reynald!
1951: Naissance de Daniel Castonguay
Né à Sherbrooke, Daniel Castonguay a fait des études en arts visuels au cégep de sa ville natale avant de se consacrer à neuf ans d'ateliers de dessin de modèles vivants. Il arrive au théâtre par la sculpture. Ses premières scénographies seront pour le théâtre jeune public. C'est lui qui crée le décor, les accessoires surdimentionnés et les costumes rembourés de Pleurer pour rire de Marcel Sabourin pour le Théâtre de la Marmaille en 1980. Deux ans plus tard, il ajoutera des projections à sa scénographie de L'Umiak. En 1982, il créera une petite maison en acier pour L'Histoire de l'oie de Michel Marc Bouchard, toujours avec le Théâtre de la Marmaille devenu Théâtre des Deux Mondes. Il créera aussi des maisons pour Titom de Gilles Vigneault présenté à la Place des Arts et au Centre National des Arts. Par la suite, il oeuvrera autant avec des compagnies de théâtre expérimental comme Omnibus (Célestine là-bas près des tanneries au bord de la rivière de Fernando de Rojas adaptée par Michel Garneau) qu'avec le Théâtre de Quat'Sous (Traces d'étoiles de Cindy Lou Johnson et sa reprise 30 ans plus tard au Rideau Vert) ou le Théâtre du Rideau Vert (Le Visiteur d'Eric Emmanuel Schmitt) et Duceppe (la création de Sous le regard des mouches de Michel Marc Bouchard dans une mise en scène de Serge Denoncourt). Il s'intéresse aussi à la conception d'installations muséales et en crée plusieurs pour des institutions de Montréal, Ottawa et Québec. Qu'il s'agisse de décorer des classiques (Racine, Molière, Victor Hugo) ou des créations (Saganash de Jean-François Caron, La Nuit d'Anne-Marie Cadieux, La Fille de Christophe Colomb de Réjean Ducharme), Daniel Castonguay propose toujours des conceptions innovatrices et singulières. Bonne fête, Daniel!
1974: Création professionnelle de Le Temps d’une vie de Roland Lepage dans une mise en scène d’André Pagé au Théâtre d’Aujourd’hui (Montréal)
C'est au Théâtre d'Aujourd'hui de la rue Papineau qu'André Pagé, directeur de l'École Nationale de Théâtre du Canada, monte professionnellement Le Temps d'une vie de Roland Lepage après l'avoir montée comme exercice pédagogique avec les étudiants de 1ère année à l'école. Pagé avait commandé la pièce à Lepage avec qui il avait travaillé à la création d'émissions jeunesse pour Radio-Canada. «Dans mon esprit, je ne peux dissocier André Pagé de ma carrière,» affirme Roland Lepage, «car il en a été un grand stimulant. En plus d’être un ami, il a été le réalisateur de La Ribouldingue. Quand j’écrivais des textes et les lui présentais, c’était toujours comme une espèce de fête de découvrir le premier jet. Aussi metteur en scène de la pièce Le Temps d’une vie, il a beaucoup compté dans mon parcours et je garde un souvenir impérissable de cet ami aujourd’hui décédé.» Après la création "scolaire" de la pièce avec des professionnels en devenir (Ginette Audet, Marc Drouin, René-Daniel Dubois, Lisette Dufour, Denis Brassard, Paule Marier, Robert Marinier, Louise Lambert, Katherine Kilfoil, Sylvie Prégent, Danièle Grenier, Ronald Cyr, Michel Labelle, Jean Sainte-Marie et Alain Charbonneau), Muriel Dutil crée donc le célèbre personnage de Rosanna (à ne pas confondre avec la Rose-Anna de Nicole LeBlanc dans Le Temps d'une paix à la télé, écrit par Pierre Gauvreau) entourée de Pierre Lebeau, Roger Blay, Gilbert Lepage et Guy Nadon. Par la suite, la pièce est reprise par le Théâtre Populaire du Québec avec Paul Savoie qui remplace Roger Blay au Studio du Centre National des Arts d'Ottawa. L'année suivante, en 1978, la pièce sera reprise au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts et c'est André Pagé qui jouera le rôle créé par Blay et Savoie. La pièce sera également présentée en tournée à travers le Québec et à Paris. D'autres productions verront le jour également, notamment au Trident à Québec dans une mise en scène de Rémy Girard et Normand Chouinard (1977), André Pagé la montera au Théâtre Denise-Pelletier (1981), Muriel Dutil reprendra le rôle en 1987-1988 dirigée par Gilbert Lepage dans une coproduction TPQ, Trident, Duceppe et René Richard Cyr montera la pièce pour le Rideau Vert et le CNA en 1997 avec Sylvie Drapeau dans le rôle de Rosanna. Un des grands classiques de notre dramaturgie!
1990: Création de La Maison suspendue de Michel Tremblay dans une mise en scène d’André Brassard au Théâtre Port-Royal de la Place des Arts (Montréal), une production de la Compagnie Jean Duceppe.
André Brassard dirigeait Yves Desgagnés (Josaphat-le-violon), Élise Guilbault (Victoire), Rita Lafontaine (Albertine), Denise Gagnon (La Grosse Femme), Jean-Louis Millette (Edouard), Gilles Renaud (Jean-Marc), Michel Poirier (Mathieu) et Hugolin Chevrette-Landesque (L'Enfant) dans cette pièce qui se passait dans la maison de Duhamel, suspendue dans le temps, réunissant trois générations... et demie dans le même décor. Une pièce touchante, intime, présentée dans le cadre d'une des dernières saisons de Jean Duceppe à la direction artistique de la compagnie qui porte toujours son nom et qu'il avait fondée en 1973. Le Théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts s'appelait toujours Théâtre Port-Royal à l'époque. La pièce était ensuite présentée au Théâtre français du Centre National des Arts à Ottawa et en tournée dans une vingtaine de villes au Québec.
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