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Photo du rédacteurYanik Comeau

10 août

Dernière mise à jour : 15 sept.

Théâtralités souligne une naissance et un décès en ce 10 août. Bonne fête, Rémy Girard!


1950: Naissance de Rémy Girard

Natif de Jonquière, Rémy Girard s'installe à Québec pour faire ses études en droit à l'Université Laval. C'est là qu'il se lie d'amitié avec Normand Chouinard et joint la Troupe des Treize. Ensemble, ils font le Conservatoire d'art dramatique de Québec où ils étudient l'improvisation avec Marc Doré et l'interprétation avec Jean Guy. Après l'école, Rémy participe à la fondation du Théâtre Parminou et celle du Théâtre du Vieux-Québec, se partageant entre l'écriture, le jeu et la mise en scène. À Montréal, il connaît un succès fou dans La Déprime, pièce qu'il coécrit avec Denis Bouchard, Raymond Legault et Julie Vincent et dont il signe la mise en scène à la création. Cette pièce s'inscrit depuis parmi les plus jouées aux quatre coins du Québec. À partir du moment où il s'installe à Montréal, il devient un des comédiens les plus en demande - et les plus appréciés du public - tant à la télé qu'au cinéma et au théâtre. Il frappe un grand coup avec le personnage de Rémy dans Le Déclin de l'Empire américain et Les Invasions barbares de Denys Arcand, joue dans Des Dames de coeur de Lise Payette, ravit autant dans des comédies comme Les Fridolinades (Théâtre du Rideau Vert, 1986 et 1990) que dans des pièces dramatiques La Vie de Galilée de Brecht (TNM), Bousille et les Justes de Gratien Gélinas (Duceppe) et La Trilogie des Brassard de Michel Tremblay (Centre du Théâtre d'Aujourd'hui). La scène du TNM devient sa nouvelle maison: Il incarne Estragon dans En attendant Godot (mise en scène d'André Brassard, 1989), Bottom dans Le Songe d'une nuit d'été de Shakespeare (mise en scène de Robert Lepage), Argan dans Le Malade imaginaire de Molière (mise en scène de Guillermo de Andrea), Sancho dans Don Quichotte de Cervantès aux côtés de Normand Chouinard (mise en scène de Dominic Champagne), Falstaff dans Les Joyeuses Commères de Windsor de Shakespeare (mise en scène d'Yves Desgagnés), Père Ubu dans Ubu Roi d'Alfred Jarry et Paillardin dans L'Hôtel du Libre-Échange de Feydeau que Chouinard met en scène... jusqu'au Menenius Agrippa de Coriolan de Shakespeare, encore avec Robert Lepage. Il participe également à la création du Voyage du couronnement de Michel Marc Bouchard avec René Richard Cyr qui sera également reprise au Trident, une autre scène qu'il fréquentera beaucoup. Au Rideau Vert, il sera marquant dans quelques mises en scène de Chouinard, notamment La Cantatrice chauve / La Leçon d'Ionesco, La Farce de l'âge (qu'il coécrit avec Denis Bouchard, Pierrette Robitaille, Suzanne Champagne, ses complices des Fridolinades) et Marius et Fanny de Pagnol. En 2002, il remonte sur scène avec Normand Chouinard dans L'Ouvre-boîte de Victor Lanoux chez Duceppe, mise en scène de Martine Beaulne, laissant un tirage au sort déterminer qui jouera Jacques et qui jouera Jean soir après soir. À la télé, il se partage aussi entre la comédie et le drame, passant de Scoop à La Petite Vie, de Cher Olivier aux Bougon, du Ti-Mé Show à 30 Vies et STAT. C'est la même chose au cinéma. Hormis les films d'Arcand (il sera aussi de Jésus de Montréal, La Chute de l'Empire américain et Testament), il tourne entre autres dans Les Boys, La Florida, Dans le ventre du dragon, Maurice Richard, Incendies, Cabotins, Un Homme et son péché, Ababouiné et dans les adaptations cinématographiques du roman de Jocelyne Saucier Il pleuvait des oiseaux et de la pièce de François Archambault, Tu te souviendras de moi (Éric Tessier). Il n'a pas fini de nous surprendre, de nous faire rire et de nous épater. Bonne fête, Rémy!


2001: Décès de Françoise Berd

C'est à l'âge de 78 ans que la comédienne Françoise Berd, née Françoise Loranger, nous a quittés en 2001. D'abord téléphoniste, elle a quitté cet emploi à 36 ans pour fonder un des premiers théâtres d'avant-garde de Montréal, L'Égrégore, en compagnie du peintre Jean-Paul Mousseau, des metteurs en scène Roland Laroche et André Pagé et de Gilbert Fournier. Autodidacte, elle change son nom pour éviter la confusion avec la dramaturge Françoise Loranger. L'Égrégore marque son époque et connaît du succès dès sa première production, Une Femme douce de Dostoïevski, qui remportera le premier prix du Congrès du spectacle en 1960. Pendant les cinq ans sous sa direction, L'Égrégore attire des comédiens comme Jacques Godin, Albert Millaire, Kim Yarochevskaya, Jean-Louis Millette, Paul Hébert qui joueront un répertoire dense: Beckett, Strindberg, Williams, Tchekhov, Jarry, Ionesco... Elle s'oppose à l'idée de présenter un répertoire plus populaire et quitte en 1965. L'Égrégore ne vivra malheureusement qu'un an de plus. Après L'Égrégore, elle ira faire ses classes en cinéma en Europe, travaillant comme technicienne-stagiaire auprès de grands comme Godard, Demy, Hossein et Bresson. Elle jouera elle-même pour la première fois au cinéma dans Le Temps d'une chasse de Francis Mankiewicz et multipliera les petits rôles dans les films de Jean-Claude Lord, Jean Beaudry, André Forcier... avant de jouer la concierge cassante dans Une Journée particulière d'Ettore Scola en 1977. Entre 1974 et 1983, elle travaille à l'Office National du Film où elle est d'abord directrice de production, productrice associée puis productrice responsable du programme d'aide au cinéma expérimental, un poste très important pour le développement des carrières de plusieurs cinéastes dont Léa Pool et Jean-Claude Lauzon, apprend-t-on dans le Dictionnaire des artistes du théâtre québécois. Lise Gagnon nous apprend aussi que Françoise Berd a légué à l'UQÀM le fonds de L'Égrégore en 1988 et nous rappelle que le Prix Françoise-Berd du CEAD a été créé en 2005.

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